Après le succès de leurs Langues Paternelles en 2009, le duo formé par Antoine Laubin et Thomas Depryck nous revient avec une nouvelle création, L.E.A.R., librement inspirée de la pièce de Shakespeare. Ou disons plutôt que la première partie se base sur une réécriture libre, dans un langage très contemporain, du grand Will. Car la deuxième partie du spectacle laisse complètement tomber l’histoire du vieux roi à moitié fou et de ses trois filles, pour une réappropriation personnelle du sujet par les six comédiens, cinq hommes et une femme.
L.E.A.R. voit double : spectacle en deux parties distinctes, avec changement de décor au milieu, deux textes au ton différent, des acteurs qui jouent d’abord les personnages de Shakespeare et puis leur propre rôle de comédiens, de parents, d’enfants. Qui nous exposent leur vision unique des relations père-fille(s) ou père-fils, qui s’interrogent sur leur relation aux autres et au monde… A moins qu’il ne s’agisse d’un leurre ?
Première impression laissée par L.E.A.R. : 1h50, c’est long. Très long. On se dit ensuite que la mise en scène est très originale et on regrette un peu la schizophrénie de la pièce, avec ce deux-en-un trop marqué. La première partie, bien que très dynamique, ne transcende pas les adaptations du même genre de Shakespeare et la deuxième s’en éloigne très fort, se perd dans les méandres de la vie personnelle (ou pas ?) des comédiens. Le spectateur se perd lui aussi en cours de route, et c’est finalement une petite déception que ce L.E.A.R. duquel on attendait beaucoup… plus !
L.E.A.R., de Thomas Depryck et Antoine Laubin d’après KING LEAR de William Shakespeare.
Du 8 au 16 novembre 2013 à 20h30, le mercredi à 19h30. CREATION 4A4. Grand Varia.
Mise en scène d’Antoine Laubin.
Avec: Philippe Grand’Henry, Julien Jaillot, Christophe Lambert, Marie Lecomte, Vincent Sornaga, Pierre Verplancken.
Photo © Alice Piemme