Ses connaissances décrivent l'homme d'église comme quelqu'un de "bon" et "proche des gens", et qui ne cherchait pas braver la sécurité Le père Georges Vandenbeusch, 42 ans, a été enlevé dans la nuit de mercredi à jeudi dans l'Extrême-nord du Cameroun lors d'une opération du groupe islamiste armé nigérian Boko Haram.
Le quadragénaire était curé depuis 2011 de la paroisse de Nguetchewe, une zone "formellement déconseillée du fait du risque terroriste et du risque d'enlèvement", selon le Quai d'Orsay.
Déjà en dehors du Cameroun ?
Le gouvernement camerounais craint que le prêtre français enlevé dans le nord du Cameroun, près de la frontière avec le Nigeria, ne se trouve déjà "hors de (son) territoire", selon son porte-parole, Issa Tchiroma Bakary.
Plusieurs témoignages, dont une source policière camerounaise sous couvert d'anonymat, avaient assuré que les ravisseurs avaient ensuite pris la direction du Nigeria.
L'homme d'église fait partie des "Fidei Donum" ("don de la Foi"), titre donné aux prêtres diocésains qui sont envoyés en mission à l'étranger par leur évêque pour un séjour de trois ans renouvelable.
Son enlèvement a "causé une très vive émotion" au sein de la Conférence des Évêques de France, selon son porte-parole, Mgr Bernard Podvin. "C'est quelqu'un qui ne cherchait pas à braver l'insécurité, mais qui vivait au plus près de la population", a dit Mgr Podvin.
À Sceaux (Hauts-de-Seine), où il été le curé de son église Saint-Jean-Baptiste jusqu'à son départ pour le Cameroun (lire son portrait sur un blog du "Monde"), les fidèles sont sous le choc. Les paroissiens s'accordent pour décrire un prêtre "bon" et "proche des gens", animé par son devoir pastoral.
"Nous sommes profondément choqués par l'enlèvement de cette personne que beaucoup de paroissiens ici connaissaient et nous avons un élan de prière pour lui", a déclaré le père Jean-Grégoire Houlon, successeur du père Georges.
Dans sa dernière lettre, le père Georges faisait état des combats et bombardements contre la secte islamiste Boko Haram dont le fracas parvenait jusqu'à son domicile. "Mais rassurez-vous, la sécurité ici est bonne car le Cameroun sert de refuge aux islamistes pourchassés (...) cette base arrière leur est précieuse !", écrivait-il.
"Il avait choisi de courir ce risque parce qu'il considérait qu'il avait été très gâté ici à Sceaux, dans une paroisse où les offices sont pleins. Il pensait, avec ce cadeau que Sceaux lui avait fait, aller porter cette foi et cet idéal dans des régions plus compliquées", a déclaré Chantal Brault, première adjointe au maire de Sceaux.
Une enquête ouverte pour enlèvement terroriste
Le parquet de Paris a ouvert une enquête jeudi pour enlèvement et séquestration en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste. Ouverte par la section antiterroriste du parquet de Paris, l'enquête a été confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur.
Source: sudouest.fr