Traditionnellement on considère que l’évènement fondateur de la Renaissance est le concours des portes du baptistère de Florence en 1401.
Pourquoi Florence à cette période ?
La ville est alors un état prospère, la production de tissus et de laine enrichit de nombreux Florentins, les marchands et les artisans forment de puissantes guildes qui donnent à la ville une certaine stabilité. Cette ville n’est pas dirigée par les nobles mais par les marchands et les banquiers qui ont instauré une sorte de république. Les citoyens de Florence se considèrent comme les héritiers de la Rome républicaine. Des artistes, attirés par la prospérité de la cité, cherchent une nouvelle inspiration parmi les nombreux vestiges antiques qui subsistent en Italie. L’exposition s’ouvre ainsi sur le “cratère des talents” une pièce antique qui fut longtemps visible devant la cathédrale de Pise. En 1401 les dirigeants de Florence veulent renouveler les portes du baptistère de la ville, ils ont alors l’idée d’un concours. Six sculpteurs participent à cette compétition dont le thème est le sacrifice d’Isaac, une des histoires les plus connues de la Bible. Dieu voulut éprouver la foi d'Abraham en lui demandant de sacrifier son fils. Au dernier moment, Dieu, convaincu de la parfaite obéissance du père comme du fils, remplaça l'enfant par un bélier. Cette histoire exprimerait le rejet par les Hébreux des sacrifices humains pratiqués par les nations voisines. C’est Lorenzo Ghiberti qui remporta le concours et obtint sa première commande majeure. Commencée en 1403, l’œuvre ne fut achevée que vingt ans plus tard.
L’exposition s’attache principalement à la sculpture qui, au début de la Renaissance, est un art majeur car les nombreuses statues antiques servaient d’inspiration aux sculpteurs. On peut donc admirer les deux versions du sacrifice d’Isaac, celle de Ghiberti le lauréat mais également celle de Filippo Brunelleschi. Cette époque est aussi celle des innovations techniques, le bas reliefs “Saint Georges et le dragon” de Donatello utilise, pour la première fois, un effet de perspective.
L’architecture est en plein essor, le modèle en bois de la coupole de Santa Maria de Fiore montre que la ville s’affirme par ses monuments.
Vers le milieu du XVe siècle le contexte politique change la famille Médicis impose sa domination et la république laisse la place à un régime aristocratique. Les artistes recoivent alors des commandes de bustes portraits dits “à la florentine”, l’un des fleurons de l’exposition est le buste de Maria Strozzi effectué par Desiderio da Settignano vers 1464.
« Le printemps de la Renaissance » Hall Napoléon, sous la pyramide – jusqu’au 6 janvier 2014