Après maître Douala Moutomé et Jean Jacques Ndoudoumou qui ont occupé les postes de ministre et directeur général parmi ces composantes vulnérables,Paul Biya feint de les marginaliser. Les équilibres sociologiques dans notre pays revêtent un caractère inexistant au rendez-vous des grandes décisions du destin de l'Etat.
Depuis la nuit des temps, dans toutes les sociétés et sur toutes les couches sociales, cette catégorie d'individus ayant acquis un statut morphologique différent des autres, rencontre de nombreuses difficultés à se hisser au firmament.
En Afrique tout le monde ne s'accorde pas dans la volonté des handicapés ou des albinos à bénéficier des mêmes faveurs malgré leurs états physiques. Les handicapés en général sont exclus des postes de commandement et de l'armée, police, gendarmerie pour le fait naturel qu'ils sont incapables de répondre aux attentes physiques pendant la formation. D'autres secteurs de la vie les repoussent pour les mêmes raisons à l'exemple des sports de haut niveau.
Chez les pygmées considérés comme des primitifs caractérisés par une petite taille, la marginalisation se ressent aussi dans leur mise à l'écart aux grands rendez-vous des décisions du pays. Pour ce qui est des albinos, seul un cas parmi de milliers peut être illustratif, l'albinisme étant une absence congénitale de pigmentation de la peau et du système pileux, que l'on rencontre chez l'homme et parfois chez les animaux. Il ne saurait être une maladie comme pensent certains mais un état naturel.
La position du pouvoir vis-à-vis de cette catégorie d'homme
En dehors de certains secteurs d'activités cités plus haut et qui nécessitent des déploiements physiques, ces hommes et femmes que le pouvoir marginalise incarnent autant de facultés intellectuelles et psychologiques que les autres. Leur génie n'est pas en reste dans la manifestation de l'intelligence. Boite à cerveau dans certaines entreprises privées ou étatiques, pourquoi pas les hisser au sommet des départements ministériels ou dans les sociétés?
Pour la petite histoire, l'ex directeur général de l'Agence de Régulations des Marchés Publics (ARMP) était sorti major de sa promotion à l'ENAM et pourtant albinos. Au sein de l'administration centrale, cet administrateur civil s'est fait distingué par ses méthodes de bonne gouvernance au PNG. Un modèle de gestionnaire qui a été écrasé par les lobbies tribalistes pour évoquer des erreurs de gestion constatées par le contrôle supérieur de l’Etat. Nous n'oublions pas le très regretté Me Douala Moutomé ancien ministre de la justice considéré aussi comme faisant partie de cette classe défavorisée mais incarnant une exception tout comme Jean Jacques Ndoudoumou.
Son passage au ministère de la justice et garde des sceaux entre les années 1992-1996 n'a souffert d'aucune entorse. Juriste de formation de regretté mémoire, doté d'une modestie jamais égalée. En cette période postélectoral où un remaniement du gouvernement est attendu, le respect des composantes sociologiques devrait se poursuivre comme pendant les investitures des candidatures du RDPC. Car ces gens mis à l'écart pourront apporter mieux, il suffit de leur faire confiance.