L’AGRIF rend son avis sur le rapport du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes relatif à l’accès à l’IVG dans les territoires, qui a été remis le 7 novembre 2013 à la ministre des Droits des femmes. Il le qualifie notamment de « retour à la barbarie».
Celui-ci commence par un état des lieux qui est d’emblée une manipulation puisqu’il affirme que l’avortement est un « événement assez courant de la vie sexuelle et reproductive d’une femme puisque 1 femme sur 3 y aura recours dans sa vie ». De fait 2 femmes sur 3 n’y aura donc pas recours ce qui ne fait pas de cet événement un acte si courant que cela puisque les 2 tiers des femmes ne le connaitront pas. Mais tout est permis pour faire accepter l’inacceptable, ce qui est évident lorsqu’on analyse les 3 recommandations du rapport qui doivent faire de l’avortement un droit à part entière et qui est en fait un véritable retour à la barbarie.
« La femme qui ne souhaite pas poursuivre une grossesse peut demander à un médecin de l’interrompre »
La première recommandation propose de remplacer dans l’article L2212-1 du code de la santé publique l’expression « la femme enceinte que son état place dans un état de détresse peut demander à un médecin l’interruption de sa grossesse » par l’expression « La femme qui ne souhaite pas poursuivre une grossesse peut demander à un médecin de l’interrompre ».
La précédente formulation excluait déjà de la décision le père de l’enfant qui n’était déjà plus reconnu comme le cogéniteur. Désormais, toute condition à la mort de l’enfant est abolie. La situation de détresse de la femme n’est plus requise. C’est le fait du prince, en l’occurrence de la princesse, qui détient désormais un pouvoir absolu de vie et de mort sur l’enfant qu’elle porte. Ce droit de vie et de mort sur les enfants était sous l’Empire romain l’apanage exclusif du père. Il est désormais l’apanage exclusif de la mère. On ne voit pas en quoi cela constitue un progrès. Il s’agit plutôt d’un retour à la barbarie avec un changement de barbare. Et comme il n’est pas toujours facile d’assumer ce rôle, la formulation du texte permet de supprimer tout lien entre la victime et son bourreau en puissance, la mère, par un procédé stylistique qui transforme la grossesse dont il est question en un événement indéfini comme le souligne l’utilisation de l’article indéfini « une » qui vient remplacer l’article possessif « sa ».
La deuxième recommandation propose de « supprimer l’obligation de délai de réflexion de 7 jours prévus aujourd’hui entre les deux premières consultations avec un médecin avant l’IVG ». Cette période de 7 jours qui est un peu comme le couloir de la mort des condamnés à la peine capitale des prisons américaines qui permet parfois des revirements heureux pour ceux qui ont été injustement jugés coupables, est là aussi supprimée. Pour l’enfant à naitre, il n’y a pas de sursis possible. Il est innocent. Il n’a déjà pas eu de procès pour faire entendre sa voix. Il n’aura pas non plus de délai avant son exécution. Autre retour à la barbarie.
Enfin, la troisième recommandation propose de « supprimer de l’article L2212-8 du code de la santé publique la mention explicite de la clause de conscience formulée ainsi : « un médecin n’est jamais tenu de pratiquer une interruption volontaire de grossesse » ainsi que pour les autres personnels de santé mentionnés dans le même article. « La possibilité du recours à la clause de conscience est déjà accordée de manière générale à tout le personnel soignant pour l’ensemble du personnel médical », précise hypocritement le texte. Car si le but était de maintenir cette clause on ne voit pas ce que cette recommandation viendrait faire dans un texte qui doit permettre de trouver une solution à un obstacle objectif à l’avortement qui est que peu de médecins acceptent de le pratiquer, malgré les revalorisations financières régulières et successives. Il faut donc obliger tous les médecins à le pratiquer et c’est bien l’objectif de cette 3ème recommandation. Contraindre les consciences : autre constante de la barbarie totalitaire.
À lire sur le site de l’AGRIF