INDIE-ROCK - Cela fait déjà quelques mois que le nom de Jackson Scott secoue la blogosphère. Voilà donc un blanc-bec de 20 ans venant d'un coin perdu des États-Unis qui pourrait servir de décor à un roman de Stephen King (ou un massacre à la ''We need to talk about Kevin''), qui pose sur la photo de promotion avec un pull assez moche, un fusil Nerf à la main. On peut dire que le jeune homme ne manque pas d'audace : il se revendique ouvertement de Syd Barret. Alors qu'en est-il de ce premier album intitulé MELBOURNE?
Autant le dire tout de suite, il lui faudra encore parcourir du chemin pour être un nouveau Syd Barret. La production est désastreuse : noyée sous un son lo-fi, sa musique transparaît difficilement. Même si l'on sent des influences plutôt plaisantes – Joy Division, Nick Drake, Pink Floyd (les années psyché) – cela reste très brouillon. On ne peut que relever le non-sens de cette démarche : sortir une œuvre aussi brouillonne alors qu'il est nécessaire d'avoir une production très soignée lorsque l'on touche aux genres que Jackson Scott aborde.
Parlons donc un peu plus en détail de sa musique. Avec énormément de confiance Jackson Scott touche au rock, au post-rock, au folk ou encore au psyché et on sent aussi chez lui une touche de new wave. Malheureusement, si les highlights sonnent comme du déjà entendu, le reste est boiteux, répétitif voire agaçant.
Nul doute que le jeune homme est inspiré et que sa musique a une personnalité très affirmée mais qu’il peine aussi à trouver sa propre voie (voix). De plus, ce n'est pas parce que l'on a 20 ans, une guitare et un vieil enregistreur 4 pistes que l'on a ce qu'il faut pour survivre à un effet de mode. En effet, il ne faut pas se leurrer, cet album répond à la mode actuelle du rock indépendant et il est regrettable qu'un talent aussi immature ait été aussi rapidement mis sous les projecteurs. Car, s’il y a du talent ce qu'il lui faut maintenant c'est un mentor autre que des producteurs pour mûrir. Donc un artiste à suivre mais un album à bouder.