Il suffit de publier un billet sur les Roms pour avoir une augmentation notable du nombre de commentaires. C'est bien, sauf quand général, ils sont haineux et la plupart de leurs auteurs ne se revendiquent pas comme racistes, puisqu'ils ne détestent que les Roms, oubliant au passage que c'est le ressort même du racisme : la haine d'un autre pour le groupe culturel ou ethnique auquel il appartient, quel que soit ce groupe.
Mais la détestation envers les Roms, ou les gitans vient de loin, d'autant plus qu'à la différence des Italiens, Espagnols, Portugais, Polonais, Magrhebins, Afrcains, victimes à leurs époques de racisme, les Bohèmiens ont toujous vécu sur notre territoire, parmi nous donc.
Il faut relire ce qu'écrivait Gustave Flaubert en 1867 dans une lettre à George Sand pour prendre conscience que nous n'avons pas beaucoup avancer. Encore faut-il rappeler que ledit Flaubert n'était pas connu pour ses idées progressistes, ce qui n'en rend ses mots que plus précieux !
" (...) Je me suis pâmé, il y a huit jours, devant un campement de Bohémiens qui s'étaient établis à Rouen. Voilà la troisième fois que j'en vois et toujours avec un nouveau plaisir. L'admirable, c'est qu'ils excitaient la haine des bourgeois, bien qu'inoffensifs comme des moutons. Je me suis fait très mal voir de la foule en leur donnant quelques sols, et j'ai entendu de jolis mots à la prud'homme. Cette haine-là tient à quelque chose de très profond et de complexe. On la retrouve chez tous les gens d'ordre.
C'est la haine que l'on porte au bédouin, à l'hérétique, au philosophe, au solitaire, au poète, et il y a de la peur dans cette haine. Moi qui suis toujours pour les minorités, elle m'exaspère. Il est vrai que beaucoup de choses m'exaspèrent. Du jour où je ne serais plus indigné, je tomberai à plat, comme une poupée à qui on retire son bâton (...) "