Au fil des pages, le lecteur va découvrir ce qui les poussent à vouloir se libérer à tout prix de leur géniteur. Pour l’occasion, Ludovic Debeurme délaisse son trait noir et blanc épuré pour baigner ce récit délicieusement sombre dans une avalanche de couleurs chatoyantes. Délaissant sa technique habituelle au profit de planches réalisées à la gouache et réduisant comme d’habitude le texte au minimum, Debeurme parvient de nouveau à installer une ambiance étrangement onirique dont il a le secret. Si le plaisir de perdre ses repères est à nouveau au rendez-vous, le rêve est malheureusement interrompu par ce découpage en trois tomes finalement assez regrettable. L’abandon abrupte de ce voyage plein de promesses vengeresses résulte donc en beaucoup de frustration… sans parler de ce supplément de seize pages que j’ai loupé étant donné qu’il est uniquement réservé aux lecteurs achetant l’ouvrage dans une librairie membre du réseau Canal BD.
À défaut de pouvoir apprécier l’ensemble de la nouvelle œuvre de cet auteur dont je suis grand fan, je me contenterai donc de cette première tranche servie sous cellophane, qui met en appétit, mais ne coupe absolument pas la faim.