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Cameroun : Les prévisions de croissance revues à la baisse :: Cameroon

Publié le 14 novembre 2013 par 237online @237online

Le Comité monétaire et financier national de la République du Cameroun (CMFN) s’est réuni le vendredi 1er novembre 2013 dans les locaux de la direction nationale de la Banque des Etats de l’Afrique centrale à Yaoundé, sous la présidence de M. Alamine Ousmane Mey, ministre des Finances, en présence de M. Emmanuel Nganou Djoumessi, ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, de M. Lucas Abaga Nchama, gouverneur de la BEAC et de M. Halilou Yérima Boubakary, secrétaire général adjoint de la COBAC.

M. Jean Marie Benoît Mani, directeur national de la BEAC pour le Cameroun rapportait les affaires inscrites à l’ordre du jour. Au cours de cette session, le Comité a examiné la situation économique du Cameroun et analysé les tendances des principaux indicateurs économiques, monétaires et financiers. Il a également pris connaissance des nouvelles perspectives de l’économie mondiale.
Il est ainsi apparu que la situation économique mondiale demeure fragile et que les pays émergents, qui jusque-là soutenaient l’activité, sont également touchés par cette morosité. La progression du PIB mondial pourrait, selon les dernières projections du Fonds monétaire international (FMI), se si-tuer à 2,9% en 2013 ; toutefois, les perspectives pour 2014 restent bonnes, en liaison avec la reprise qui se confirme aux Etats-Unis et en Allemagne.
Le Comité a également noté que les marchés financiers ont été très fébriles, avec l’éventualité d’un changement dans la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine d’assouplissement quantitatif. Les cours des actions ont ainsi perdu du terrain tandis que les taux obligataires étaient en hausse.
S’agissant du marché des changes, l’euro évolue de manière indécise face au dollar depuis le début de l’année 2013, après le net raffermissement du dernier trimestre de 2012. Sur les marchés des matières premières, les cours des principaux produits sont restés très volatiles et ont évolué de manière contrastée. Ainsi, les cours du cacao, du coton se sont inscrits sur une tendance haussière tandis que ceux du café, du caoutchouc, de l’aluminium et même du pétrole brut sont en baisse.
Dans la zone CEMAC, le Comité a noté que la décélération de croissance réelle se poursuit, en raison de la baisse des investissements publics et du repli de la production pétrolière.
Au niveau national, quelques retards enregistrés dans l’exécution du budget d’investissement public ainsi que les effets de la conjoncture internationale ont entraîné une révision à la baisse des prévisions de croissance faites en début d’année ; le taux de croissance du PIB réel pour l’année 2013 ne serait plus que de 4,8% d’après les derniers travaux de la programmation monétaire. Cette décélération du rythme de progression des activités économiques a également été favorisée par une politique énergétique sous optimale marquée par la persistance des délestages, ce qui fait entretenir des capacités de production oisives. Grâce à une politique monétaire équilibrée et au maintien des mesures de lutte contre la vie chère, le taux d’inflation s’est situé à 2,3% en août 2013,
en-dessous du seuil communautaire de 3%.
Compte tenu du fait que le Cameroun dispose d’un potentiel très important, tant dans l’agriculture et les mines que dans les industries et les services, le Comité a relevé qu’un taux de croissance élevé et moins erratique est indispensable pour garder le cap de l’émergence, et a souhaité que les mesures qui ont permis jusqu’ici de maintenir un cadre macro-économique stable et de préserver la solvabilité financière de l’Etat soient renforcées. Il a également rappelé qu’un fonctionnement efficient des services d’appui tels que l’eau, l’électricité, les transports et télécommunications, dans un environnement bancaire concurrentiel, est indispensable pour améliorer le taux de croissance.
Analysant la situation monétaire du Cameroun à fin août 2013, le Comité a noté qu’elle s’est caractérisée par une progression des avoirs extérieurs nets et des crédits à l’économie. Les avoirs extérieurs nets se sont, en effet, accrus de 6,9% à 1518,02 milliards en glissement annuel à fin août 2013. Ceci a induit une amélioration du taux de couverture extérieur de la monnaie, qui est passé de
93,8% en fin août 2012 à 94,3% un an plus tard. Le solde des avoirs du Cameroun en compte d’opérations a cependant reculé de 25%, s’établissant à 915,9 milliards, contre 1 221,04 milliards à fin août 2012. Le crédit intérieur a, quant à lui, enregistré une hausse de 15%, passant de 1 574,6 milliards en août 2012 à 1 809,9% milliards en août 2013. La masse monétaire a ainsi enregistré une hausse de 10,2% pour s’établir à 3 083 milliards en août 2013, contre 2 797,5 milliards un an plus tôt.
Enfin, informé de ce sujet, le Comité a salué les décisions prises par le Comité de politique monétaire de la BEAC au cours de sa session du 31 octobre 2013 d’abaisser le taux directeur de la Banque centrale de 25 points de base à 3,25%, et d’admettre en garantie du refinancement des banques commerciales tous les titres émis par les Etats de la CEMAC, tant par adjudication que par syndication. Le Comité a enfin pris connaissance des décisions des différentes instances de la BEAC, de l’UMAC et de la CEMAC.


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