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Cameroun - Musellement de la presse: René Sadi au secours de Befe Ateba :: Cameroon

Publié le 14 novembre 2013 par 237online @237online

Dans une correspondance datée du 30 octobre 2013, René Emmanuel Sadi, le Ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation instruit les gouverneurs, préfets et sous-préfets d'apporter main forte au Conseil national de la communication (Cnc) dans l'application de ses décisions. Et en avant la censure!

La correspondance date du 30 octobre 2013. C'est-à-dire un mois jour pour jour, après la tenue du double scrutin législatif et municipal dans notre pays. Comme on le sait, cet événement a été précédé par de nombreuses mises en garde de Monseigneur Joseph Befe Ateba, le président du Conseil national de la communication (Cnc). Celui-ci a, maintes reprises, intimidé les hommes de médias, en inter¬disant formellement aux organes de presse de publier les tendances des élections, sous peine de sanction. Quelques titres s'étant illustrés par la diffusion des premières tendances, leurs Dp ont été convoqués au Cnc. Et depuis quelques jours, ce sont deux directeurs de publication des hebdomadaires Ouest-Littoral et L'œil du Sahel, Benjamin Zebaze et Guibaï Gatama respectivement qui sont ciblés par Joseph Mgr Befe Ateba. Principale reproche: «Manquements l'éthique et à la déontologie». Les deux journalistes sont d'ailleurs attendus vendredi prochain au Cnc. En écrivant ses collaborateurs, le patron de la préfectorale voudrait ainsi s'assurer que la censure fait son petit bonhomme de chemin au Cameroun.
«A la faveur de la réforme issue du décret N°2012103 du 23 janvier 2012 portant réorganisation du Conseil national de la communication, le dit conseil est dorénavant un organe de régulation en matière de communication sociale, habilité dans l'exercice de ses attributions, à infliger des sanctions à l'encontre des opérateurs publics et privés. Les décisions prises dans ce cadre par le conseil sont des actes administratifs, exécutoires d'office. Je vous demande par conséquent de prêter main forte à l'application immédiate et effective des dites déci¬sions, s'agissant notamment de la suspension temporaire et de l'interdiction définitive d'activité pouvant être prononcées et l'encontre des opérateurs et professionnels sus mentionnés», écrit René Emmanuel Sadi, le Ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation avec copie au Ministre Secrétaire général de la présidence de la République, au Ministre de la Communication et au Conseil national de la communication (voir fac similé).
Vecteur de haine
Le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc) s'inscrit en faux contre cette démarche du président du Conseil national de la communication, consistant à intimider les professionnels des médias dans l'exercice de leur métier. Dans un communiqué signé par le président de son bureau exécutif national hier, 13 novembre 2013, Félix C. Ebolé Bola, le Snjc «appelle les membres du Cnc soucieux du respect des libertés et du tribunal de l'Histoire à résister et toute tentative d'instrumentalisation, et ne pas engager leur responsabilité dans les oukases actuels, ou à venir, de cette institution fortement discréditée; exige l'arrêt de toutes les poursuites actuellement engagées, au mépris de tout bon sens, contre des médias à capitaux privés ou leurs promoteurs; met en garde le Cnc contre toute nouvelle tentative d'intimidation et de harcèlement de médias capitaux privés ou de leurs promoteurs; appelle les professionnels des médias, toutes obédiences confondues, à la plus grande vigilance et à rester mobilisés, en toute responsabilité, face aux dérives répétées du Cnc». Tout en faisant connaitre que le Cnc est devenu, à travers ces dérives répétés, un dangereux vecteur de haine susceptible de compromettre la paix sociale et l'unité nationale».


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