Après les pigeons, les
petits, les moyens, les grands patrons, les sages-femmes, les lycéens, les
bonnets rouges,
verts, jaunes ou oranges(à quand un défilé de Schtroumpfs entre République
et Bastille), voila que les
artisans, les
policiers et les enseignants s’y mettent.
La contestation
s’étend et elle s’étendra d’autant plus facilement que les reculades et les
concessions ont laissé la fâcheuse impression à tous ceux qui avaient à se
plaindre qu’ils n’avaient qu’à manifester véhémentement et bruyamment leur
mécontentement pour être satisfaits.
Le Pouvoir est affaiblit et tout le monde veut en profiter sinon en
abuser.
Les uns se croient autorisés à démolir du coûteux matériel public et les autres
se croient autorisés à exprimer ouvertement leur racisme vis-à-vis d’une
Ministre de la république.
D’autres, sans respect ni pour la fonction, ni pour l’homme, ni pour les
millions de morts que fit la première guerre mondiale, vont perturber par des
huées lamentables une cérémonie commémorative qui aurait du, au contraire,
inspirer solennité et recueillement.
Même au sein du PS, les contestations se font de plus en plus entendre,
plusieurs voix s’élevant même pour demander sinon réclamer le départ de
Jean-Marc Ayrault.
L’ambiance générale est à la contestation, pire, elle est à la
rébellion.
Comme dans une sorte de paradoxe, François Hollande, l’homme du consensus,
l’homme qui ne voulait pas brusquer les français, celui qui voulait une France
apaisée, se trouve dans une situation bien pire que celle de son prédécesseur
qui, au moins en apparence, semblait près à passer en force à la moindre
résistance.
Nicolas Sarkozy a rapidement cristallisé les ressentiments par son
omniprésence, son activisme forcené, sa personnalité et ses méthodes qualifiées
à tort ou à raison de brutales. François Hollande, a encore plus rapidement
attiré les ressentiments par sa normalité et sa volonté de ne déplaire à
personne. Il se trouve maintenant pris dans un engrenage infernal.
Les jeux sont faits, la messe est dite, pour beaucoup François Hollande
n’est pas l’homme de la situation et il sera très difficile de les faire
changer d’avis. Il n’est plus écouté, il n’est plus cru, il n’est plus
crains.
Le climat devient tellement délétère que, quoiqu’il fasse dorénavant, il se
heurtera aux résistances de plus en plus violentes de ceux qui se considéreront
lésés. Tout semble prétexte à s’insurger, ce ne sont pas les raisons de se
plaindre qui manquent, surtout en période de crise.
Face à un Pouvoir qui n’a plus l’autorité suffisante pour imposer les
réformes nécessaires à l’intérêt de la France, chacun voudra imposer ses
propres intérêts particuliers. Or, la somme des intérêts particuliers n’a
jamais fait l’intérêt collectif.
Faute d’avoir pris des initiatives fortes dès le début de son mandat et
d’avoir fait preuve de suffisamment d’autorité pour s'imposer, François
Hollande se retrouve maintenant coincé dans une impasse, contraint soit à un
immobilisme suicidaire pour la France soit à une fuite en avant suicidaire pour
lui-même.C’est injuste pour François Hollande et c’est dangereux pour la
France. Dans notre Vème république ou le Président incarne l’autorité suprême,
si celui-ci est affaibli, c’est toute notre république qui est affaiblie. A un
moment ou elle devrait pourtant être plus forte et plus consensuelle que
jamais.
Et dans tous les cas, il est à craindre que l'impasse de Hollande devienne celle de la France.