Magazine Culture
Synopsis : Alexandre Taillard de Worms est grand, magnifique, un homme plein de panache qui plait
aux femmes et est accessoirement ministre des Affaires Étrangères du pays des Lumières : la France. Sa crinière argentée posée sur son corps d’athlète légèrement halé est partout, de la tribune
des Nations Unies à New-York jusque dans la poudrière de l’Oubanga. Là, il y apostrophe les puissants et invoque les plus grands esprits afin de ramener la paix, calmer les nerveux de la gâchette
et justifier son aura de futur prix Nobel de la paix cosmique. Alexandre Taillard de Vorms est un esprit puissant, guerroyant avec l’appui de la Sainte Trinité des concepts diplomatiques :
légitimité, lucidité et efficacité. Il y pourfend les néoconservateurs américains, les russes corrompus et les chinois cupides. Le monde a beau ne pas mériter la grandeur d’âme de la France, son
art se sent à l’étroit enfermé dans l’hexagone. Le jeune Arthur Vlaminck, jeune diplômé de l’ENA, est embauché en tant que chargé du “langage” au ministère des Affaires Étrangères. En clair, il
doit écrire les discours du ministre ! Mais encore faut-il apprendre à composer avec la susceptibilité et l’entourage du prince, se faire une place entre le directeur de cabinet et les
conseillers qui gravitent dans un Quai d’Orsay où le stress, l’ambition et les coups fourrés ne sont pas rares... Alors qu’il entrevoit le destin du monde, il est menacé par l’inertie des
technocrates.
Avec : Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Niels Arestrup
Mon humble avis : C'est l'automne et il pleut des calamités... La semaine
dernière, c'était du côté livresque, et voici que cette malédiction me poursuit jusque
dans les salles de cinéma !!!
C'est bientôt Noël, alors faites vous plaisir maintenant car dans quelques semaines, c'est aux autres que vous penserez. Offrez vous un
bon film au ciné... Donc pas celui là !!!
Pourtant, réalisateur, acteurs, pitch, bande annonce, réputation de la BD d'origine.... Tout concourait pour obtenir un délice, tout
commençait sous de bons hospices. Le film aussi d'ailleurs. Au début, on s'amuse bien, on rit un peu, on découvre les coulisses mouvementées du Quay D'Orsay, ses habitants malmenés ou désabusés
ou encore surexcités ! Surexcité, c'est pour Thierry Lhermitte qui incarne ici une caricature qui devrait nous faire penser à de Villepin. Pour le look et le physique avantageux, oui, c'est
certain. Pour la fonction aussi, évidemment. Pour le reste, je n'ai jamais rencontré l'ancien ministre et j'imagine mal qu'il ait pu ainsi gérer les intérêts et les relations de la France à
l'international avec une telle désinvolture et tant de méli-mélo. C'est ainsi que la cariature qui devait être drôle devient... grotesque. Certes, il y a de bonnes trouvailles qui prêtent
vraiment à sourire... Sauf que ce sont toujours les mêmes, que l'on nous les ressert toutes les dix minutes et à qu'à ce régime là, le terme "trouvailles" est vite périmé...
Le personnage joué par Thierry Lhermitte est même plus qu'exaspérant, il est horripilant. Non pas qu'on voudrait lui flanquer un aller
retour (sauf peut-être pour le jardin d'enfant), on voudrait juste qu'il se taise !!! Qu'il soit baillonné ou que l'on m'apporte de boules Quiès pour piquer un roupillon jusqu'au générique de
fin.... Car oui, on pense s'amuser pendant une demi-heure, sauf qu'en fait, cela ne fait qu'un quart d'heure... Encore une heure et demi à supporter les aboiements de Lhermitte, et ses monologues
incompréhensibles, qui n'ont ni queue ni tête à moins de se creuser la même tête pendant 3 heures, qui saoulent pour tout dire. Franchement, le personnage de Lhermitte aurait été un peu moins
excité et moins verbeux, tout le monde s'en serait mieux porté .... et alors le film aurait pu me plaire avec un comique plus mesuré, plus fin en fait.
Heureusement, il y a Raphaël Personnaz, nouvelle coqueluche du cinéma français, dont j'aime regarder le joli minois et les
mi-mics. Il n'a pas trop l'occasion d'en placer une, mais campe bien son rôle. Et puis, ce cher Niels Arestrup, délicieux dans cette espèce de flegme apparant mais certainement qu'extérieur, qui
nous régale et nous repose des tourbillons ministériels...
Quant à moi, j'ai une indigestion de discours politiques... en fait, tout le film ou presque tourne autour de cela, les discours écrits
par Personnaz pour le ministre, qui sont toujours trop ceci, pas assez cela, nuls etc... Cela revient 20 fois dans le film.... Franchement, Mesdames et Messieurs les politiques, cessez de
malmener vos rédacteurs de " langages".... Inutiles qu'ils passent autant de temps sur des discours que l'on n'écoute plus et auxquels ont ne croit plus.... Si la France doit faire des
économies, c'est peut-être par là qu'il faudrait commencer....