De : John Carpenter.Avec : Adrienne Barbeau, Jamie Lee Curtis, Tom Atkins, Janet Leigh, Hal Holbrook, Ty Mitchell, John Houseman, James Canning, Charles Cyphers, Rob Bottin...
Genre : Épouvante.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 29.
Date de sortie : 19 mars 1980.
Synopsis : Une légende persiste dans une petite ville du Pacifique, Antonio Bay. On raconte aux enfants qu'un naufrage a eu lieu il y a une centaine d'années, que tous les passagers sont morts et que, à chaque fois que le brouillard se lève, les victimes surgissent des flots pour se montrer aux vivants.
Bande annonce originale
"Tout ce que nous croyons voir n'est il qu'un rêve dans un rêve ?" (Edgar Allan Poe)
Parmi les classiques de John Carpenter, je n'avais jamais eu l'occasion encore de voir "Fog". Pourtant le sujet me bottait bien et j'étais assez curieux de le découvrir. C'est donc avec un certain plaisir que je me suis mis à le visionner en espérant juste passer un bon moment sans prise de tête.
Et ce moment, je peux dire que je l'ai eu. En effet, c'est un bon film sans prise de tête cependant, je l'ai quand même trouvé maladroit par moment et au vu de son sujet, je pense que son potentiel horrifique n'as pas été totalement exploité, la faute aussi sans doute à une époque qui rend ce film assez kitsch mais aussi peut être à un manque de moyens. Quoiqu'il en soit, le scénario écrit par John Carpenter et Debra Hill m'as quand même plu. C'est un peu long à se lancer mais malgré tout ça ne reste jamais ennuyeux, c'est même plutôt captivant car on à de cesse de se demander ce qu'il va se passer.
Après, j'ai quand même peur de tenter un second visionnage car justement, une fois que l'on connait l'issue de ce film, je trouve qu'il perd un peu de sa saveur et je ne suis pas sur que ce côté lent, à la limite du contemplatif parfois, permettent de garder la tension qu'un premier visionnage peut susciter. Après, il pourra quand même se laisser regarder je trouve car avec les défauts de son époque, le film possède quelques maladresses qui sont devenus ses forces à mes yeux. C'est ainsi que l'on retrouve de nombreuses facilités scénaristique comme l'autostoppeuse qui finit vite dans le lit du camionneur ou encore des grossièreté comme cette façon de communiquer à travers la radio locale sans qu'il n'y ait plus d'agitation que ça et que l'animatrice ait une vue quasi parfaite de la ville (ce qui n'est pas toujours flagrant à l'écran).
D'ailleurs en parlant de cette ville, elle manque quand même un peu de vie je trouve ce qui n'aide pas non plus à se sentir proche d'elle. On est sensé fêter le centenaire d'Antonio Bay et pourtant il semblerait qu'il n'y ait même pas une dizaine de personnes présent, les assaillants du brouillard apparaissant vite en surnombre du coup. Tous les codes du genre sont en tout cas présent dans cette œuvre ce qui accentue le côté risible par moment de certaines situations. A plusieurs reprises, j'ai eu le droit à des sourires nerveux tant le scénario avait du mal à fonctionné sur moi.
Il y à un grand manque de crédibilité qui font que le film manque du coup aussi d'une certaine profondeur. J'en aurais eu besoin pour trouver de la consistance ici sur ce film qui avec le recul, me parait de plus en plus vide de tout, jouant surtout sur ce que l'on ignore pour nous tenir en haleine (ce qui fait que j'ai peur d'un second visionnage maintenant que je connais la fin). Après, ça reste quand même sympathique même si ça ne tient pas toujours la route mais c'est vrai qu'au niveau du scénario, j'ai quand même ressenti une certaine frustration désagréable.
Fort heureusement, le casting tient la route. Il sauve un peu les meubles et même si c'est pas non plus exceptionnel comme prestation, ça à au moins le mérite d'avoir une certaine cohérence et de ne pas faire tâche dans le récit. On retrouve du coup Adrienne Barbeau en Stevie Wayne que j'ai trouvé assez efficace. Celle qui à l'époque était la femme de John Carpenter ne s'en sors pas trop mal dans son rôle d'animatrice qui va servir un peu de guide sonore à cette ville tout en jouant beaucoup avec les intonations de sa voix. J'ai d'ailleurs bien aimé son sur-jeu vocal lorsqu'elle passe à l'antenne. Après "Meurtre au 43ème étage", j'ai en tout cas eu du plaisir à la retrouver à l'écran.
Après "Halloween, la nuit des masques", j'ai eu moins de plaisir à retrouver Jamie Lee Curtis dans la peau de Elizabeth Solley. L'actrice n'est pas mauvaise, je l'apprécie toujours et ici elle nous livre une prestation honnête, c'est juste que j'ai trouvé son personnage sans saveur. Je n'ai pas vu son utilité, sa justification dans ce récit au point de me demander à plusieurs reprises si elle avait vraiment sa place dans cette histoire. Du coup, l'actrice pouvait faire tout les efforts du monde, le fait de trouver son personnage vide de sens me l'as rendu complétement transparent à mes yeux.
Tom Atkins de son côté en Nick Castle m'as bien plu. Pourtant il n'a rien de transcendant et suivre ce récit avec son personnage ne m'as pas fait vibrer plus que ça mais dans la légèreté d'interprétation de son acteur, j'ai trouvé que ça collait bien avec le film. C'est pas honteux ce qu'il fait et il m'as paru quand même un peu plus crédible que dans "Halloween 3 - Le sang du sorcier" où je l'avais revu récemment.
Quant à Janet Leigh en Kathy Williams, il est loin aussi pour elle le temps de "Psychose" mais l'actrice possède quand même une certaine aura qui fait que même si là encore j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher à son personnage, il ne m'as quand même pas déplu pour autant c'est juste que comme l'ensemble de cette ville, je l'ai pas forcément trouvé intéressant individuellement. Rien à redire sinon pour le reste de la distribution qui s'inscrit dans la même logique à l'image de Hal Holbrook en Père Malone qui surjoue beaucoup, de Charles Cyphers en Dan O'Bannon que j'ai apprécié revoir à l'écran ou encore du jeune Ty Mitchell en Andy Wayne beaucoup trop léger aussi même si chaque personnage reste au final individuellement assez mineur.
Dans sa mise en scène, je n'ai pas été ébloui plus que ça par le travail de John Carpenter. J'aime pourtant beaucoup son travail mais tout comme lui de son aveu, je pense que je vais considérer son long métrage comme étant "un film classique d'horreur mineur". Ce long métrage lui doit quand même beaucoup car le réalisateur n'as de cesse d'apposer sa signature ici. On reconnaît sa patte et sa façon de faire qui font que ça reste quand même agréable à regarder mais je pense quand même qu'avec le temps, ce film aura vraiment du mal à marquer mon esprit.
En fait, ce qui lui fait son charme maintenant je trouve, c'est son côté extrêmement kitsch visuellement. Les effets spéciaux ont pris un terrible coup de vieux et il suffit de regarder le fameuse arrivée du brouillard en lui même pour avoir un certain sourire aux lèvres même si je ne doute pas qu'en son temps, il faisait peut être son petit effet. Comme je dis plus haut en tout cas, il respecte les codes du genre et on y retrouve ses habituels effets de style qui aident aussi à instaurer cette ambiance pesante sur la ville qui m'as fasciné pour cette première projection faisant que je n'ai pas trop décrocher de cette histoire ce qui reste un bon point.
Après, ça reste quand même du bon John Carpenter, le cinéaste fait le job même si on sens qu'il n'as pas été au bout de ce qu'il voulait faire c'est juste qu'en comparaison avec le reste de sa filmographie, ce long métrage n'est pas celui où son travail va le plus me marquer. J'ai en tout cas bien aimé la variété des plans dont certains reste très beau comme ses visuels sur l'océan pris d'une certaine hauteur ainsi que les différents décors qui font que l'ensemble reste agréable à suivre. J'ai bien aimé aussi les maquillages, surtout ceux des assaillants qu'on voit trop peu au final, qui sont un peu risible parfois dans leurs déplacement mais dont le dernier plan du film me laisse à penser que là encore, on aurait pu les exploiter un peu plus.
Le montage est sinon bien ficelé même si parfois l'enchaînement des scènes peut apparaître un peu brutale mais sa durée très courte font que même si il ne se passe pas grand chose à l'écran, on à pas trop le temps de s'ennuyer. Quant à la bande originale composée par John Carpenter qui reprends les commandes de sa musique (après les avoir délaissé pour son précédent film "Le roman d'Elvis"), j'ai en revanche trouvé qu'elle était parfaite et s'intégré très bien au sujet montrant que John Carpenter savais quand même où il voulait aller. Comme d'habitude, on à le droit pour l'excellent thème phare à quelques notes très simple mais qui reste super efficace et génère eux aussi pas mal de tenson lorsqu'on l'entends résonner.
Pour résumer, j'en attendais peut être plus de ce "Fog". C'est un bon film qui se laisse regarder mais qui semble inabouti ou pas totalement exploité. C'est dommage car le potentiel de base me parait assez fort mais par manque de moyens sans doute ou avec trop d'ambitions, le long métrage de John Carpenter n'as pas su s'élever là où je le voulais. Pire, je ne suis pas sûr qu'un second visionnage lui soit bénéfique à mes yeux. Ça reste quand même un divertissement que je ne regrette pas d'avoir vu avec quelques qualités également et une durée courte qui fait qu'on à pas la sensation de s'ennuyer mais, même si j'ai bien aimé, je reste quand même un peu sur ma faim. Ayant pris un coup de vieux, il dégage aussi un côté kitsch plaisant qui lui donne du charme et lui permet de masquer un peu ses défauts.
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