The Escape Artist // Mini-series. 3 épisodes.
BILAN
The Escape Artist est une mini série étrange mais particulièrement bien construite. Signée par David Wolstencroft (à qui l’on doit le magnifique Shooting
Dogs de Michael Caton-Jones ou encore la série MI:5) nous avons ici un très joli exemple de ce que les anglais peuvent faire de bien en termes de
fiction. S’appuyant en grande partie sur le talent de David Tennant (Doctor Who, Broadchurch), The Escape Artist tisse alors
son histoire de façon intelligente sans jamais déborder afin de tout nous révéler à la fin et nous surprendre. Certes, la fin avec l’enchainement de tous les éléments est presque trop facile,
notamment car Maggie fait finalement toutes les déductions pour le téléspectateur jusqu’à celle qui parvient à démasquer ce qu’il s’est réellement passé (mais sans pouvoir dire quoi que ce soit
étant donné qu’il n’y a aucune preuve). Mais ce qui permet réellement à The Escape Artist de briller c’est David Tennant. L’acteur est ébouriffant du début à la
fin. Je savais déjà qu’il allait être brillant dans ce rôle étant donné qu’il est généralement très bon dans tout ce qu’il entreprend, mais je ne m’attendais pas forcément à ce que son rôle
prenne cette dimension.
Will Burton est un jeune et brillant avocat, plein de charme, spécialiste des cas sans espoirs, dans lesquels des accusés sont condamnés d'avance. N'ayant jamais perdu la moindre affaire, il
est très demandé. Mais lorsqu'il parvient à faire libérer le célèbre suspect principal d'un meurtre effroyable, son génie se retourne contre lui, avec des conséquences inattendues et effrayantes.
Pour ne pas parler de total retournement de situation...
Trois épisodes cela peut être à la fois très court et très long. Dans le cas de The Escape Artist c’est un choix parfait. Notamment car les trois épisodes gèrent une rythmique
plutôt effrénée, sans laisser de place à l’ennui. Le téléspectateur est directement mis en condition et ne peut pas en réchapper. Le personnage de Will Burton est un personnage complexe,
notamment car il y a plusieurs facettes. A la fois celle de l’avocat brillant mais celui qui est capable de faire des choses pas très orthodoxes pour arriver à ses fins. Cela donne donc pas mal
de bonnes choses lors de ces trois épisodes et notamment lors de la seconde partie qui permet d’accélérer les choses et surtout de nous démontrer que tout ce que l’on a pu voir dans la première
partie n’était pas du flan. L’orchestration de David Wolstencroft est étonnante car celui-ci parvient à prendre le temps de nous raconter l’histoire du personnage tout en faisant
évoluer celui-ci et en nous racontant qui il est réellement. C’est assez étonnant quand l’on regarde The Escape Artist de plus près. Vous ne pensez pas ?
Tout est sobre et pourtant cela fonctionne à merveille. Aussi bien du point de vue des dialogues que de la mise en scène, de la direction des acteurs ou encore du choix de la musique. Tout est au
poil. Et ce même si dans tout ça il y a aussi des passages plus imparfaits où l’on cherche à donner un sens à la série. C’est en tout cas ce que j’ai pu ressentir à certains moments. Et puis dans
tout cela il y a Liam Foyle, le tueur libéré incarné par l’excellent Toby Kebbell. Ce dernier était un personnage tellement fun. Il aurait très bien pu ressembler à une sorte
d’Hannibal Lecter. Un tueur avec un charisme bien ficelé. Finalement, j’aurais bien aimé voir un peu plus de The Escape Artist. Les trois épisodes étaient courts
et même si le choix est bon (je pense que sur six épisodes on aurait eu énormément de remplissage), il y a aussi de quoi faire autour du personnage de Will. Ce dernier reste finalement très
mystique. On ne sait pas tout de lui et il y a encore énormément de choses à découvrir. Je me demande du coup si David Wolstencroft n’avait pas envie au fond de lui de créer une
nouvelle série avec un développement sur plusieurs saisons.
Note : 8/10. En bref, un joli suspense, un David Tennant éblouissant et un ensemble rutilant.