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Qui se souvient de aung san suu kyi ?

Par Citoyenhmida

Si j’évoque aujourd’hui le cas de madame Aung San Suu Kyi, ce n’est pas par un souci soudain et particulier pour la vie politique de la Birmanie et pour ses problèmes internes qui ne m’intéressent que très modérément.

AUG

Il se trouve que le 13 novembre est l’anniversaire de sa libération, après pratiquement une vie d’enferment administratif, de résidence surveillée et d’emprisonnement.

Le cas de cette ancienne militante pose une série de questions qui dépasse la Birmanie et sa politique intérieure : opposante farouche au régime militaire en place dans son pays depuis des lustres, assignée à résidence ou emprisonnée pendant des années, doublement auréolée des prix Sakharov en 1990 et  Nobel de la Paix en 1991, libérée enfin le 13 novembre 2010 et entrée depuis dans le monde politique que l’on peut qualifier de “normal” par le biais d’élections et de participation aux affaires publiques,   AUNG SAN SUU KYI semble ne plus répondre aux attentes et aux espoirs de ses alliés d’hier.

En effet, si pendant des années Aung San Suu Kyi a servi de modèle pour le peuple birman dasn sa lutte contre la junte militaire au pouvoir depuis 1962, elle esquisse une pause dans son action militante depuis sa libération.

Elue au Parlement birman lors des élections partielles d’avril 2012, elle tente de se démarquer du pouvoir militaire en place en refusant dans un premier temps de prêter le serment sur la Constitution avant de se soumettre à cette formalité.

Depuis,  elle s’est déplace beaucoup à l’étranger.

A l’intérieur de la Birmanie, l’action de celle que ses fidèles surnomment “La Mère” paraît moins efficace que ce qu’ils attendaient, et même parfois conciliante vis-à-vis des militaires toujours au pouvoir!

Entre sa  déclaration à la B.B.C. où elle reconnait “sa sympathie pour l’armée” et sa présence sur l’estrade d’honneur à coté des dignitaires du pouvoir lors d’un défilé militaire, AUNG SAN SUU KYI se comporte plus en “LADY” qui est un autre de ses surnoms.

AUNG SAN SUU KYI

Ses plus fervents supporters ne comprennent pas son comportement et le peuple n’est pas dupe : en mars dernier, elle est accueillie par des huées des habitants de la ville de Moniya à la suite de ses prises de position ambiguës dans un conflit au sujet d’une mine de cuivre  qui opposaient les populations au pouvoir et à ses alliés économiques.

Par ailleurs, ses positions vis-à-vis des populations musulmanes, installées depuis des siècles dans le pays mais privées du droit de citoyenneté,  sont plus que floues, en tous cas loin de celles des défenseurs des droits de l’homme et du droit à la liberté dont elle se réclamait il y a quelques années!

AUNG SAN SUU KYI aurait-elle été “corrompue” par le pouvoir?

Aurait-elle renoncer à ses convictions?

Aurait-elle été contaminée par le mirage d’accéder à la présidence de la république, malgré l’impossibilité constitutionnelle qui interdit à tout citoyen birman marié à un étranger de prétendre à ce poste! Elle est mariée à un anglais et a des enfants de nationalité britannique.

En tout cas, elle a annoncé récemment sa candidature à l’élection présidentielle prévue pour 2015.

Et c’est en cela que le cas AUNG SAN SUU KYI m’intéresse et me pose une série de questions, entre autres celles-ci :

  •  quelles sont les conséquences  du passage de l’opposition “activiste” à une opposition “politique”?
  • la fréquentation des arcanes du pouvoir n’a-t-elle pas des conséquences inattendues et parfois inavouables?
  •  peut-on exercer la politique sans se renier soi-même et renier ses propres convictions?

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