Snowpiercer est basé sur une bande dessinée française du début des années 80. L’idée original est de nous plonger avec les rares survivants de l’espèce humaine dans un train en perpétuel mouvement. Le monde a gelé lors de l’apocalypse déclenchée pour contrer le réchauffement climatique. Très hiérarchisé, ce train segmente son monde en wagons, chacun ayant leur niveau social (les riches en tête, les pauvres en queue) ou leur utilité (école, aquarium, serre, …). Mais comment vivent ces classes ? Telle est la base de l’oeuvre française et le but annoncé de la transposition ciné.
Avant d’aller voir ce film je me suis refusé à lire les critiques, me cantonnant à la bande annonce et les infos que j’ai pu glaner sur la BD (à défaut de la lire pour le moment). Assez motivé ma peur d’un nanard d’action se mélengeait à l’envie de découvrir une psychanalyse sur l’enfermement humain.
Le film commence en nous décrivant la bétise humaine (une nouveauté tiens) : il y a le réchauffement climatique, on ne fait que de la pseudo-science de bas étage et on se prend pour des cadors capables de changer le monde. Du coup, tout le monde meurt, sauf une poignée de chanceux, sauver de l’apocalypse par le visionnaire Wilford qui a penser à se préparer une porte de sortie (construction d’un immense réseau ferroviaire parcourant le monde sans fin et d’un train pour s’y promener à grande vitesse).
Jusque là, tout va bien. Là où la bande dessinée se focalisait sur le vécu et le questionnement des gens de queue, le film lui se focalise sur leur volonté de rebellion. Cette différence notable va faire virer le film pourtant bien parti vers l’action volontaire. Et là est le drame. De l’action, on va en avoir. Bien trop. Le point d’orgue de cette action est l’ouverture du wagon des bouchers : longs impers, haches aiguisées, on sait à l’avance que cela va être un bain de sain. Mais quelle est l’utilité de nous montrer ce bain de sang, de le rallonger pendant de longues minutes au point de le faire devenir écoeurant ?
Tout dans ce film devient dès lors “trop”. Trop de violence. Trop de n’importe quoi. Trop d’action. Trop de discours dans le vent. Trop de jeux d’acteur à la petite semelle (Chris Evans est aussi perdu que son personnage). Seule Tida arrive à sortir son épingle du jeu avec un rôle à sa mesure. Mais ce n’est point suffisant pour remonter le niveau du film. Le train se prend pour Titanic et s’enfonce dans les goufres sans fin du nanard d’action que l’on veut vite oublier.