Un père en colère nous immerge dans le quotidien d’une famille en perdition. Dans un style bref et minimaliste, l’auteur nous propose un roman qui s’inscrit dans la réalité sociale de certains quartiers difficiles.
Un roman très dur, qui nous laisse avec une boule dans la gorge. Par son écriture, l’auteur nous fait vivre de l’intérieur les émotions ressenties par ces parents, entre désespoir, incompréhension, colère et impuissance. Comment réagir face à ces adolescents indifférents à leur entourage, qui manquent de respect à leurs parents et ont rompu tout dialogue ?
Mais, au-delà de l’histoire, l’intérêt de ce roman tient dans le fait qu’il bouscule nos aprioris. Non, les jeunes ne sont pas foncièrement cupides et mauvais, comme certains médias voudraient nous le faire croire. Si on en est arrivé à un tel niveau de violence, les raisons sont multiples : les parents et autres éducateurs qui ont désertés leur rôle d’autorité, la téléréalité comme modèle de réussite, la réalité des quartiers difficiles qui impose aux jeunes de devenir bourreaux s’ils ne veulent pas être victimes… Les faits sont à nuancer et les responsabilités sont partagées.
Si Un père en colère véhicule une vision plutôt pessimiste de notre société et caricature un peu les ados d’aujourd’hui, il porte en même temps une note d’espoir (mais à quel prix !) en montrant que l’on peut sortir du cercle vicieux de la violence, si on a le petit coup de pouce qu’il faut.
Un livre que j’ai dévoré en une soirée, qui ne laisse pas une minute de répit et qui m’a trotté dans la tête pendant plusieurs jours… Une lecture dont on ne sort pas indemne.
Je remercie les Editions Max Milo pour cette lecture.
Un père en colère – Jean-Sébastien Hongre – Editions Max Milo – 2013