François Hollande en avait fait un engagement lors de la campagne présidentielle : réorienter l'Union européenne vers la croissance et lutter contre le chômage des jeunes au niveau européen. C'était l'objet de la Conférence européenne pour l'emploi des jeunes qui s'est tenue cet après-midi à l'Élysée avec des chefs d'État européens.
Après être parvenu en juin 2012 à introduire un volet croissance, érigeant la lutte contre le chômage des jeunes parmi les priorités permanentes des États dans le pacte européen. En effet, aujourd'hui, près de 6 millions de jeunes européens sont actuellement sans emploi, et 7,5 sans emploi ni formation.
Trois priorités pour l'emploi des jeunes européens
Les partenaires européens s'engagent sur un calendrier de deux ans (2013-2015), s'articulant autour de trois grandes priorités.
1/ LA FORMATION ET L'APPRENTISSAGE
Afin que chaque jeune puisse bénéficier d'une éducation de qualité le préparant aux métiers d'avenir :
- Améliorer l'orientation, notamment via un accompagnement renforcé des étudiants, et un rapprochement avec le monde du travail en y associant les partenaires sociaux,
- Valoriser les systèmes de formations professionnelles, en modernisant ceux existant dans les États, et en faisant l'Europe de la formation professionnelle,
- Développer l'Europe de l'alternance et de l'apprentissage, en augmentant l'offre de formation en alternance, en utilisant pleinement l'«Erasmus des apprentis», et en levant tous les obstacles à la mobilité,
- Créer une liste des métiers d'avenir, qui sera actualisée tous les deux ans, et permettra de diriger les dispositifs d'orientation et de formation vers ces métiers en particulier.
2/ L'INSERTION DANS L'EMPLOI
3 outils permettront un véritable accompagnement des jeunes vers le marché du travail :
- Garantir l'accès à des informations fiables, et développer l'accompagnement personnalisé, en renforcant l'action des services publics, en développant le portail européen de recherche d'emploi EURES, en renforcant le programme «Eures ton premier emploi», en axant les «journées de l'emploi» vers la recherche d'un premier emploi, enfin, en soutenant les organismes de conseil et d'orientation agréés par les États,
- Accroître l'offre de formations complémentaires et de requalifications,
- Mettre en place des dispositifs ciblés en faveur de l'embauche des jeunes, comme des contrats aidées ou des éxonérations de charges sociales.
3/ LA CRÉATION D'ENTREPRISES PAR LES JEUNES
La création d'entreprises par les jeunes doit être favorisée en :
- Simplifiant les démarches et en accompagnant les jeunes avant et après la création de leur entreprise,
- Faciliant leur accès au crédit, notamment en leur permettant d'utiliser pleinement l'offre de prêts et de microcrédits du Fonds européen d'investissement (FEI).
Parmi les chefs d'États européens, étaient présents Jose Manuel Barroso, président de la Commission européenne, Herman von Rompuy, président du Conseil européen, et Martin Schulz, président du Parlement européen.
La lutte contre le chômage des jeunes, une «responsabilité» pour l'Union européenne
6 milliards d'euros sur deux ans ont d'ores et déjà été débloqués en faveur de l'«initiative pour l'emploi des jeunes».
La lutte contre le chômage des jeunes passera nécessairement par une relance de la croissance, et l'amélioration de la compétitivité des économies européennes.
Les chefs d'État réunis ce jour entendent agir à deux niveaux :
- Améliorer l'échange des bonnes pratiques quant aux mesures ciblées mises en place dans chacun des États en faveur de l'emploi des jeunes,
- Créer des dispositifs propres à l'Europe
Lors de la conférence de presse commune donnée en fin de journée, le président de la République a rappelé que la garantie jeunesse serait mise en place dans les deux prochaines années.
Pour le président du Conseil européen, Herman von Rompuy, ce combat pour l'emploi des jeunes est prioritaire :
C'est plus qu'un devoir, c'est une responsabilité. L'Europe des résultats convaincra les Européens.
Lors de la conférence de presse commune, François Hollande a rappelé que trois mots avaient guidé ce sommet européen pour l'emploi des jeunes : la rapidité, au vue de l'urgence de la situation, la solidarité, car il est hors de question d'abandonner toute une génération, enfin, la qualité, afin de proposer des emplois et des formations correspondant à de véritables métiers pour les jeunes.
Décision : les pays qui ont adressé à la commission leurs programmes pour la garantie jeunesse recevront des financements dès le 1er janvier