Lors de la célébration du 70ème anniversaire du journal Spirou à Bruxelles, j’ai eu le privilège d’être invité et j’en ai profité pour interviewer Emile Bravo (Photo © Manuel F. Picaud – Auracan.com), l’auteur du nouveau one-shot de Spirou, ou une carte blanche donnée à un auteur pour raconter une histoire de Spirou. J’ai été particulièrement séduit par cet album, tant par le dessin qui s’adapte parfaitement à l’histoire qu’à l’inventivité de l’auteur pour reconstituer une histoire crédible de ce héros septuagénaire. Voici un court extrait de l’interview que vous pouvez lire dans son intégrale sur Auracan.com.Comment avez-vous construit votre histoire ? On a l’impression que tout s’enchaine comme des évidences…
Je suis parti de questionnements d’enfant Pourquoi Spirou porte-t-il ce costume ridicule de groom, alors qu’il n’est plus groom ? Je parle là des Spirou qui ont bercé mon enfance, c'est-à-dire ceux de Franquin. Ensuite, je me demandais la nature de l’amitié entre Spirou et Fantasio. Dans Tintin, on découvre le capitaine Haddock dans Le Crabe aux pinces d’or ; plus tard, on découvre le professeur Tournesol dans Le Trésor de Rackham le Rouge. Bref, on nous présente ses amis et on rentre dans leur intimité. Là ce n’est pas le cas. On a un couple d’amis - Spirou et Fantasio - et on ne sait pas comment ils se sont connus. Et si on regarde les archives, on ne trouve rien. Un jour, Jijé a créé le personnage de Fantasio, pendant la guerre je crois. Et, de fait, il arrive déjà comme l’ami de Spirou. Il y avait un troisième questionnement : qui était Spip ? C’est très curieux : autant la conscience de Milou ne me dérangeait pas car j’avais un chien et avais l’impression qu’il avait une conscience, autant celle de Spip… un rongeur ? Comment se fait-il que le Marsipulami ait un comportement animal et que cet écureuil pense ? Et pourquoi l’univers féminin était-il aussi peu développé ? Il y avait bien Seccotine certes, mais c’est une caricature de la femme !
Et dernier cadeau, un extrait de la planche 7 de l’album (© Emile Bravo / Dupuis) qui situe bien le cadre historique …