Selon le président d’Aes Africa, l’Etat peut encore s’opposer aux transactions faites entre Aes Corporation et le fonds britannique Actis. Jean David Bilé, par ailleurs directeur général d’Aes Sonel s’est prononcé sur la question, dans une interview accordée à Cameroon Tribune.
En effet, dans l’entretien publié par le quotidien gouvernemental au lendemain de la confirmation de la cession des actifs du groupe américain AES (56%) au Fonds d’investissements britannique Actis dans le capital de la société camerounaise Aes-Sonel, on retient simplement que le fonds britannique Actis n’est pas encore un acquis, dans le cadre de la reprise des parts d’Aes.
« Le gouvernement du Cameroun a toujours la possibilité de s’opposer à cette transaction s’il estime à son analyse qu’elle est de nature à produire des effets négatifs sur les entreprises Aes Sonel , Kpdc, Dpdc ou sur le secteur », soutient Jean David Bilé. « Dans ce cas, soit l’Etat décide de reprendre lui-même les opérations en rachetant les parts d’Aes, soit l’Etat propose un tiers pour le faire. Auquel cas une entente sera nécessaire entre les deux parties, à savoir entre le cédant et concédant en vue de préserver les intérêts de toutes les parties au contrat », ajoute le président d’Aes Africa.
Concrètement, Actis ne doit pas encore jubiler, car, l’Etat du Cameroun n’a pas encore dit son dernier mot. Car, il peut bel et bien s’opposer à cette transaction. Ainsi, au cas où le gouvernement camerounais s’oppose à la transaction entre Aes et Actis, il y aura deux cas de figure. Soit l’Etat décide lui-même de reprendre les opérations en rachetant les parts d’Aes, soit l’Etat propose un tiers pour le faire. La première hypothèse va nous ramener à la case de départ, la case d’avant privatisation, car l’Etat va se retrouver avec 100% des parts dans cette entreprise, c'est-à-dire revenir simplement à la Société nationale d’électricité (Sonel), Aes ayant déjà sauté. C’est l’option de la nationalisation (Lire La Nouvelle Expression de lundi 11 novembre 2013).
D’après le président d’Aes Africa, Actis a été proposé au gouvernement par le groupe Aes qui estime que « cet organisme a la capacité financière et l’expérience qu’il faut pour affronter nos challenges actuels ». « Actis a soumis aux autorités un programme basé sur leur analyse et leur compréhension de notre situation. Je ne peux pas émettre un jugement sur cette position qui est sur la table des pouvoirs publics », indique Jean David Bilé, en apprenant que l’arrivée d’un nouvel opérateur peut redonner de l’oxygène en terme de financement des investissements.
En tout cas, l’avis de non objection du gouvernement camerounais sur cette transaction reste attendu. Tout comme les employés attendent vivement de savoir à quelle sauce ils seront mangés, une fois que cette position sera connue. Wait and see