Cela fait longtemps que le mouvement est enclenché, que la droite et l'extrême-droite récupèrent les uns après les autres les symboles de la gauche pour mieux en détourner leur sens. Ce fut d'abord le drapeau tricolore puis la Marseillaise, symboles liés à la Révolution française, qui rappellent la marche en avant du peuple en lutte pour sa liberté. Des valeurs fondamentalement de gauche et pourtant des symboles associés aujourd'hui à la droite.
Plus prés de nous, c'est Jaurés que Sarkozy avait tenté de récupérer, d'instrumentaliser devrais-je dire, puis Guy Mocquet. Tout le monde à encore en tête les images ridicules d'un entraîneur de l'équipe nationale de rugby, futur ministre des sports, faisant lire la lettre du résistant communiste avant un match capital. Depuis quelques temps, c'est à la laïcité, conquise de haute lutte par les mouvements de gauche contre la droite et les réactionnaires catholiques, que s'en prend désormais la responsable du Front National, dévoyant au passage cette formidable idée pour en faire une lutte contre l'Islam et les Musulmans.
Mais depuis quelques jours, nous sommes en train de nous faire dépouiller de notre bien le plus précieux : la rue ! C'est le symbole des symboles, là où se sont conquises toutes les avancées sociales, là où toutes les luttes, toutes les idées de progrès et d'égalité débutent et prennent fin. La Rue, la Manifestation, c'est le poumon de la gauche, ce qui lui permet depuis tant d'année de s'afficher comme la représentante des aspirations populaires.
Le désormais célèbre mouvement des Bonnets rouges, en grande partie piloté par la droite, l'extrême-droite et le patronat tente de démontrer en investissant le pavé, que les aspirations populaires sont de leur côté. La récupération est bien aidé par les médias puisqu'ils ont monté en épingle les quelques crétins sifflant et huant le président de la République, le jour de l'hommage rendu à nos soldats morts pour la France, faisant croire ainsi qu'une sorte de révolution se mettait en marche et que la droite et l'extrême-droite en seraient le moteur.
Il est temps, plus que temps de réagir, de se manifester enfin et de rappeler que la Rue appartient à la gauche et que quand celle-ci lui échappe, ce sont les idées de progrès, de liberté, d'égalité qui régressent. Il est temps que nous soyons des milliers pour reprendre notre et crier notre dégoût des idées racistes qui montent un peu partout, hurler notre colère contre cette politique inique qui nous mène dans le mur et qui dévoie l'impôt, une autre conquête de la gauche qui est en train de nous échapper.
L'appel du Front de gauche à manifester le 1er décembre pour la révolution fiscale est beaucoup plus qu'une nouvelle marche pour tenter de se faire entendre. Il dépasse le camp même de ceux qui l'ont émis. Cette marche est désormais une nécessité. Pour la démocratie, pour rappeler que dans ce pays les idées de tolérance, d'égalité, de progrès sont encore debout, il faut que nous soyons des milliers.
Le 1er décembre, si nous sommes très nombreux, c'est peut-être l'avenir de ce pays que nous allons éclairer, et montrer que la réaction peut encore trouver des milliers de personnes pour se mettre en travers de son chemin.
Le 1er décembre, tous à Paris pour la Révolution fiscale et pour la gauche !