Je ne vous parlerais donc pas de ce fabuleux "Trois jours en plus", mon avis est ici, ni de "Invisible mais vrai" avis là mais du "Grand arbre".
Un riche monsieur est en voyage d'affaires et survole un magnifique arbre. C'est décidé, il le veut près de sa piscine. Il peut tout acheter alors voici tout un groupe de personnes et de machines en train de déraciner le grand arbre. Oui mais voilà, une de ses racines est soudée à une autre, celle d'un petit arbre, planté chez la voisine, une vieille dame. Pas de souci, on coupe. Non ce n'est pas possible disent les jardiniers. Le secrétaire de l'homme riche tente d'intercéder pour récupérer le second arbre mais pas moyen. L'homme riche se déplace alors lui-même chez la voisine. Il était attendu, elle lui offre le thé et les tuiles aux amandes.Et l'homme est déstabilisé. Personne ne prend soin de lui. La parole de la femme a coupé la dynamique de vie de l'homme. Pourquoi, comment? Peu importe, c'est l'anniversaire de la dame et l'homme lui demande ce qui lui ferait plaisir: de ré-enraciner le grand arbre. L'homme congédie son personnel et se met à la tâche.
Il y a dans cette histoire un rêve de gosse, inassouvi, un manquement qui, sûrement à force d'être répété, amène une manière de vivre. L'homme riche peut tout acheter mais il semble que le regard de la vieille femme le laisse démuni, désorienté, prêt à nouveau au contact, à l'échange.Ce pourrait être un conte écologique: le grand arbre est soudé à un autre, il ne sera pas déraciné mais restera dans sa terre d'origine. Au début cela fait un peu penser à "Mia et les Migou" mais non.C'est une tâche longue, dure, un labeur quotidien, qui pourrait être trivial mais qui n'est là pas, ne l'est plus. Il y a du partage, de la vie. L'homme s'enracine dans ce qu'il aime. Et le dernier coup de fil est magnifique.
Je n'ai pas lu "Les cheveux de Léontine" mais je suis sûr d'y trouver de cette sensibilité aux autres, à la différence, un retour à certaines valeurs. Non, rien de moralisateur, juste un petit encart sur du réactif.