J’avais aimé et soutenu les Little Mix durant la 8ème saison de X Factor UK dont elles étaient sorties gagnantes en 2011 mais je les avais immédiatement oubliées en découvrant qu’elles avaient choisi de reprendre Cannonball pour leur single de la victoire. Je vous l’accorde : en grande fan de Damien Rice, il aurait été difficile de me convaincre. Malgré un vrai premier single plein de bonne volonté (Wings), je n’avais pas non plus accroché à l’album DNA sorti il y a tout juste un an. Je l’avais trouvé un peu trop pop bubblegum à mon goût (même si ça restait de la bonne pop) alors que leurs prestations sur X Factor les avaient vendues comme un girls band plutôt R&B.
Heureusement pour moi, Perrie Edwards, Jesy Nelson, Leigh-Anne Pinnock et Jade Thirlwall semblent enfin avoir été ramenées à la raison avec Salute. « C’est très R&B cette fois, plus mature, et il y a plus d’harmonies », assure Jesy dans un récent making-of sur YouTube tandis qu’elles avaient déjà annoncé s’être beaucoup plus impliquées sur ce projet. Ce retour aux sources et l’abandon de leurs colorations fantaisistes m’ont en tout cas laissée confiante à l’aube de ma première écoute… Et les quatre Anglaises recrutent dès leur premier titre, éponyme à celui de l’album. Mais pour tout vous dire, je savais d’avance que je me ferais enrôler en découvrant le premier single Move et sa structure si particulière caractérisée par de nombreux changements de rythmiques.
Arrive ensuite Little Me, première des « empowerment songs » du disque. Samplant la célèbre Pavane de Gabriel Fauré qui avait déjà séduit Norma Ray pour son hit Tous les maux d’amour (et qui avait ensuite offert la version anglaise à S Club 7), le titre devrait parler à toutes les jeunes filles en fleurs… et aux autres aussi puisqu’après tout, qui ne s’est jamais retourné sur son passé en se disant « Si j’avais su… » ? Mais il faut toutefois savoir que si j’accepte volontiers la pop énergique des Little Mix, j’ai généralement beaucoup plus de mal avec leurs ballades. Ainsi, alors que la critique est enthousiasmée par des pistes comme Towers ou These Four Walls, je n’ai été convaincue que par Good Enough. Et pourtant, Dieu que c’est larmoyant dans la voix. Alors, je ne sais pas si c’est à mettre sur le compte des violons ou du refrain efficace mais je pense qu’il y a là un gros potentiel pour les charts.
Competition et About The Boy me rappellent instantanément ce que j’écoutais au début des années 2000 durant ma phase de transition entre la pop et le R&B et s’inscrivent probablement plus dans la lignée du premier album. C’est entraînant, même entêtant, mais ce ne sont pas les morceaux qui mettent le mieux en valeur les voix du girls band mais Perrie mérite toutefois une standing ovation pour la note aiguë atteinte sur le bridge !
Mais là où les Little Mix excellent, c’est quand elles marchent dans les pas de Beyoncé et ses copines. Signé par le producteur MNEK (qui n’a que 18 ans !), Nothing Feels Likes You et ses sonorités africaines évoquent le End of Time de Queen Bey. La comparaison monte cependant d’un cran avec Boy qui est pour moi sans conteste la meilleure chanson de l’album ! Le titre démarre avec une minute a cappella qui me donne des milliers de petits papillons dans le ventre. Les Destiny’s Child ne veulent plus revenir ? Grand bien leur en fasse car la relève est là dans ces 2min54 d’harmonies ! Il m’apparaît alors que la presque totalité de Salute semble avoir été conçue sur le même schéma épuré, à base de claps, beatbox et de bruitages qui pourraient naissance à bien des versions acoustiques, équipées éventuellement d’une machine à loop.
Enfin, Mr Loverboy se positionne comme un futur hit de l’été avec ses bonnes vibes débordant d’amour et c’est A Different Beat qui ferme cette marche musicale de la même manière qu’elle avait commencée : dans un cri de ralliement qui célèbre la réussite de ce second album !
À écouter d’urgence : Move, Boy, Mr Loverboy.
Little Mix Salute, déjà dans les bacs (Sony Music)