Des milliers d’habitants de la métropole économique camerounaise de Douala sont privés d’eau et d’électricité depuis plusieurs jours, une double pénurie qui perturbe le fonctionnement des entreprises comme celui des ménages. Lorsqu'on parcourt les quartiers Cité-Sic dans le 5è arrondissement, Nkongmondo dans le 1er arrondissement, Nyalla dans le 3è arrondissement, New-Bell dans le 2è arrondissement ou Mabdanda dans le 4è arrondissement, et beaucoup d'autres quartiers de la ville, la situation est identique.
‘'Le matin, avant d'aller au travail, nous sommes obligés d'aller nous ravitailler en eau dans les forages privés, car depuis cinq jours nous n'avons pas d'eau ici au quartier Cité-Sic. Le soir, quand nous rentrons du travail, c'est l'obscurité qui nous accueille, et cela fait déjà trois jours qu'il n'y a pas d'électricité dans notre secteur'', a déploré un habitant de Douala.
Cette situation est ‘'insupportable en cette saison sèche, où la forte canicule vous impose de prendre plusieurs douches par jours, et pire, la nuit, vous ne pouvez pas avoir le sommeil parce que l'absence de l'électricité vous impose de passer des nuits blanches'', s'est insurgé une dame, nouvellement maman.
‘'Le pire, relève renseigne Pierre Hega, un cadre de banque, c'est que ni la Camerounaise des eaux (CDE) ni AES-SONEL ne vous donnent la moindre explication, une arrogance renforcée par le monopole de l'un et de l'autre dans la production de l'eau potable et la production de l'énergie électrique''.
Conséquence de cette double pénurie d'eau et d'électricité, des habitants de Douala disent qu'ils ‘'suffoquent'', là où d'autres affirment que ‘'l'absence prolongée des deux denrées précipite notre mort''.
Au quartier Cité-Sic, non loin de la base technique de la CDE et de AES-SONEL de Ndokoti dans le 3è arrondissement, des jeunes ont tenté d'ériger des barricades mardi matin pour dénoncer ce qu'ils qualifient de ‘'double incurie''. Ils ont toutefois été calmés par le chef de quartier qui aurait reçu ‘'les assurances'' auprès des deux opérateurs que ‘'les choses vont revenir à la normale aujourd'hui''.
En attendant que tout rentre dans l'ordre, depuis près d'une semaine les forages et autres points de ravitaillement sont pris d'assaut par des populations en quête d'eau potable, tandis que des ménagères déclarent avoir perdu leur nourriture mise au frais, notamment la viande et le poisson devenus avariés du fait de la coupure, depuis quatre jours, de l'énergie électrique.