Tout véhicule ne disposant pas de cette immatriculation est immédiatement mis en fourrière, dans le cadre des contrôles lancés dimanche. Au lieudit « Nouvelle route Bastos » à Yaoundé. Des policiers sont autour d’un véhicule. L’immatriculation est fantaisiste. « 10 30 79 ». L’échange entre le conducteur et les hommes en tenue frise la querelle.
« Pourquoi venez-vous nous interpeller ? Dites à votre ministre d’aller secouer ceux qui fabriquent les cartes grises pendant des années.» Le policier réplique : « C’est tout ce que vous avez à dire après tout le temps qu’on vous a donné ? Vous savez ce qui vous attend. C’est la fourrière. » L’usager ne se laisse pas faire. « Pourquoi ? J’ai le certificat de dépôt. Ce n’est pas de ma faute si je n’ai toujours pas de carte grise », regrette-t-il. L’homme en tenue coupe court : « Garez bien ! ».
Il indiquera que ce véhicule ira en fourrière tout comme celui d’Armand N. pris juste après. « C’est ce matin que je devais retirer ma plaque. Je leur explique cela mais ils ne comprennent pas », tente-t-il de se justifier. Longtemps annoncée, la police est sur les routes depuis dimanche.
Hier, l’opération s’est poursuivie. A Yaoundé, en dehors des agents de la circulation, des équipes de contrôle des plaques CEMAC ont gagné les rues. Au rond-point Nlongkak, Tsinga, Madagascar,
Oyom-Abang et bien d’autres lieux, la police a pris ses quartiers. Mais si di- manche la moisson a été grande, hier, expliquaient les éléments du commissariat du 10e arrondissement, les prises n’ont pas été nombreuses. « Beaucoup ont garé », indique l’un d’eux. En voulant prendre pour preuve la fluidité de la circulation. « Une fois le véhicule mis en fourrière, il ne suffit pas de sortir quelques billets pour qu’il regagne la route », assure Serge Alphonse Etémé Edoa, agent de recouvrement en service à la recette municipale de la sous-préfecture de Yaoundé II. La procédure semble rigoureuse. « Il faut d’abord avoir une carte grise pour ceux qui n’en ont pas. Dès l’acquisition de celle-ci, vous allez au point de fabrication des plaques d’immatriculation. C’est lorsque l’usager revient avec toutes ces pièces qu’il paie ses infractions. Par exemple 25.000 F pour défaut de carte grise, 3.600 F pour le défaut de plaque CE-MAC et 5000 F pour la fourrière.
Et après cela, on lui délivre une quittance. » L’agent de recouvrement assure qu’il faut que l’automobiliste aille par la suite présenter cette quittance à l’officier qui l’a interpellé. C’est ce dernier qui lui délivre un bon de sortie après vérification de toutes les pièces. Et depuis dimanche, aucun des véhicules retenus à la sous-préfecture de Yaoundé II pour ne citer que ce cas, n’a pas encore été repris par son propriétaire, indique Serge Alphonse Etémé Edoa. C’est dire si les pouvoirs publics comptent aller jusqu’au bout de l’opération.