Camille Galay, jeune fille de beau lignage, qui pleure un amant américain et va rencontrer le grand amour sous les traits de Simon, industriel et collectionneur de tableaux.
Confidences d’auteure
Comment vous êtes-vous lancée dans un roman d’une telle envergure ?
Anne-Marie Garat : J’ai renoué avec ce que j’appelle "une jeunesse de la lecture", le temps où l’on découvre la contagion du roman, si fécond et généreux. En dépit de ceux qui le dénigrent, je crois qu’on peut sans cesse en réinventer les conventions, les accorder à notre époque. J’ai voulu rendre hommage à ceux qui m’ont formée, mais aussi écrire mon temps, l’héritage à la fois historique et littéraire dans lequel je vis, à l’échelle du siècle. J’ai étayé avec des ouvrages savants, beaucoup lu la presse de l’époque, fabuleux réservoir d’informations documentaires ; mais prime surtout ma foi dans la création des personnages en nombre, sans en sacrifier aucun, et le goût de raconter...
Parlez-nous de votre rapport aux mots, à la littérature ?
Anne-Marie Garat : Le langage double ce qu’on éprouve de sensations et d’émotions. J’ai besoin de créer l’atmosphère où évoluent les personnages pour leur donner chair et existence. Cela se façonne comme en peinture, en photo ou en cinéma : le grain et l’odeur des choses, l’aspect de la lumière, d’une peau, les voix... Je crois que raconter est une des plus vieilles sciences de l’humanité. L’imaginaire, autant que la raison, véhicule des idées, des pensées, des représentations de soi et du monde : la littérature n’est pas une évasion pour fuir le réel, mais le détour pour se rendre au plus près de soi, plus vivant et plus conscient.