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L'Enfant des ténèbres d'Anne-Marie Garat

Par Grandlivredumois

L'Enfant des ténèbres d'Anne-Marie Garat Deux femmes magnifiques, venues de bords opposés, sont au coeur de ce roman qui se situe dans le milieu des années trente, insouciantes pour les uns, menaçantes pour les autres.
Camille Galay, jeune fille de beau lignage, qui pleure un amant américain et va rencontrer le grand amour sous les traits de Simon, industriel et collectionneur de tableaux.

Elise Casson qui s'arrachera à sa condition de domestique, en allant chercher au péril de sa vie, déguisée en libraire, des microfilms à Berlin... L'une et l'autre vont être, malgré elles, les premières Françaises à affronter le nazisme naissant. Chronique de destinées sentimentales, de vies ordinaires et extraordinaires dont les protagonistes regardent sans le voir le monde obscur et souterrain qui, un jour, les engloutira, L'Enfant des ténèbres est un livre hors du commun, l'un des meilleurs du moment.

Confidences d’auteure

Comment vous êtes-vous lancée dans un roman d’une telle envergure ?
Anne-Marie Garat :
J’ai renoué avec ce que j’appelle "une jeunesse de la lecture", le temps où l’on découvre la contagion du roman, si fécond et généreux. En dépit de ceux qui le dénigrent, je crois qu’on peut sans cesse en réinventer les conventions, les accorder à notre époque. J’ai voulu rendre hommage à ceux qui m’ont formée, mais aussi écrire mon temps, l’héritage à la fois historique et littéraire dans lequel je vis, à l’échelle du siècle. J’ai étayé avec des ouvrages savants, beaucoup lu la presse de l’époque, fabuleux réservoir d’informations documentaires ; mais prime surtout ma foi dans la création des personnages en nombre, sans en sacrifier aucun, et le goût de raconter...

Parlez-nous de votre rapport aux mots, à la littérature ?
Anne-Marie Garat :
Le langage double ce qu’on éprouve de sensations et d’émotions. J’ai besoin de créer l’atmosphère où évoluent les personnages pour leur donner chair et existence. Cela se façonne comme en peinture, en photo ou en cinéma : le grain et l’odeur des choses, l’aspect de la lumière, d’une peau, les voix... Je crois que raconter est une des plus vieilles sciences de l’humanité. L’imaginaire, autant que la raison, véhicule des idées, des pensées, des représentations de soi et du monde : la littérature n’est pas une évasion pour fuir le réel, mais le détour pour se rendre au plus près de soi, plus vivant et plus conscient.


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