Les ‘Jardins de Cocagne’, un exemple réussi d’Economie Sociale et Solidaire !

Par Françoise Attali

Un Jardin de Cocagne

« Pour faire suite au post d’hier relatif à l’économie sociale et solidaire, celui d’aujourd’hui traitera de solidarité et de jardin avec le concept des Jardins de Cocagne qui sont des Jardins biologiques collectifs à vocation d’insertion sociale et professionnelle, créés à partir d’associations loi 1901, à but non lucratif.

A travers la production de légumes biologiques, distribués sous forme de paniers hebdoagriculteursmadaires à des adhérents-consommateurs, ces Jardins permettent à des adultes, de retrouver un emploi et de (re)construire un projet professionnel et personnel.

En développant une action sociale, économique, environnementale et en recréant du lien social dans la proximité entre des personnes investies (jardiniers – personnes en contrat d’insertion, maraîchers-encadrants, adhérents, voisins, agriculteurs locaux, partenaires institutionnels …), les Jardins de Cocagne jouent un rôle actif au coeur de l’économie solidaire et du développement durable. »

• Le concept des Jardins de Cocagne

La spécificité des Jardins de Cocagne réside dans leur vocation sociale et solidaire en accueillant des hommes et des femmes de tout âge, en situation précaire (allocataires du RMI, sans revenus, sans domicile, chômeurs de longue durée, n’ayant jamais travaillé.), rencontrant des difficultés d’ordre professionnel, social ou personnel.

• Le fonctionnement des Jardins de Cocagne

- Les Jardins de Cocagne sont des exploitations maraîchères biologiques, actives dans le champs de l’insertion par l’activité économique. Ils ont généralement le statut d’associations loi 1901 sans but lucratif et existent principalement sous forme d’Ateliers et Chantiers d’Insertion (ACI).

- Les jardiniers (personnes en contrat d’insertion)

Le terme « jardinier » désigne les personnes recrutées en parcours d’insertion. Ces personnes se trouvent en situation précaire : allocataires des minimas sociaux, personnes accueillies en CHRS ou autres structures d’accueil, sans revenus, sans domicile, chômeurs de longue durée, n’ayant jamais travaillé …
Ils sont employés pour travailler sur les différents postes qu’offre un Jardin :

  • préparation et cultures sous serres et « plein champ »,
  • préparation des paniers de légumes et livraison,
  • entretien des locaux et du matériel,
  • contacts avec les adhérents,
  • secrétariat, gestion,
  • postes créés par les activités complémentaires développées (marchés, vente de produits bio, magasins, animation enfants, chantiers environnement…),
  • autres …

Tout au long de leur contrat de travail au sein des Jardins de Cocagne, les jardiniers sont encadrés par une équipe de professionnels, de maraîchers et de travailleurs sociaux et bénéficient d’un accompagnement socioprofessionnel.

• L’adhérent-consommateur

L’adhésion à un jardin est l’acte par lequel l’adhérent affirme son partage du projet social porté par le jardin. Les adhérents de l’association souscrivent à une « part légumes ».

Le prix de cette « part légumes » annuelle correspond au calendrier de culture construit en début de saison. Le prix de référence des légumes est calculé en fonction des variations saisonnières du marché bio, en tenant compte de l’environnement local.

Différentes formes de paniers existent : le panier part pour une famille, le panier demi-part pour une ou deux personnes.

• La Charte des Jardins de Cocagne

- Les engagements fondamentaux :
Les Jardins de Cocagne fonctionnent selon quatre grands principes, énoncés dans leur charte :

  • une vocation d’insertion sociale et professionnelle de personnes en difficulté,
  • la production de légumes cultivés en agriculture biologique,
  • la commercialisation de ces légumes auprès d’un réseau d’adhérents,
  • l’intégration à la filière locale de l’agriculture biologique

• L’histoire des Jardins de Cocagne

Issu d’un modèle suisse, auquel a été ajouté un volet social, le premier Jardin de Cocagne démarre en 1991, porté par l’association Julienne Javel à Chalezeule (25).

En 1991, l’association souhaite diversifier ses activités d’insertion par l’économique et étendre son offre de remise au travail pour publics en difficulté, au moyen de jardins collectifs. Dans les années 80, face à l’exclusion qui touchait les personnes ayant une culture rurale et agricole, peu de réponses étaient apportées et c’est ainsi que démarre le 1er Jardin de Cocagne, à l’initiative de Jean-Guy Henckel.

Rapidement, ces Jardins suscitent l’intérêt de nombreuses personnes dans toute la France. Pour faire face à des demandes de plus en plus importantes de particuliers, d’associations, de collectivités, qui souhaitent monter le même type de projet, une stratégie d’essaimage est mise en place et portée par l’association Julienne Javel, dès 1994.

De 1996 à 1999, le nombre de jardins passe de 20 à 50 et en 1999, les Jardins de Cocagne décident de se doter d’une structure d’envergure nationale pour répondre à ce besoin de développement du concept et d’animation et de coordination de leurs actions : le Réseau Cocagne est créé en juillet 1999.

• Pour en savoir plus sur les Jardins de Cocagne - www.reseaucocagne.asso.fr

Françoise Attali – www.danslamaisondefrancoise.fr