Je passe pas mal beaucoup de temps à expliquer que le coeur du storytelling, ce n’est pas raconter, c’est échanger des histoires. Et pour qu’une vraie connexion s’établisse, il y a une chose qui est indispensable : l’écoute. Non, pas la tarte à la crème de la pseudo-écoute servie à chaque évaluation des managers en entreprise : une écoute vraie, active.
Et l’une des clés de l’écoute, c’est le silence. Cela peut paraître un peu paradoxal de prôner le silence en parlant de storytelling, mais c’est pourtant bien le cas.
Pourtant, le silence n’a pas bonne presse. On l’accuse souvent de laisser libre court à l’imagination, d’être anxiogène. L’imagination ? Pas un mal en soi… Et ce n’est pas toujours c’est rarement celui qui parle le plus dans une réunion qui a les idées les plus intéressantes à proposer.
En réalité, le silence est un générateur de réponses, d’interactions ! Car, et il faut bien s’en rendre compte : on n’apprend rien en parlant. Et comme storytelling ne signifie pas raconter, CQFD.
Le silence crée un espace que vos interlocuteurs vont combler d’eux-mêmes sans même avoir besoin d’y être invités. En même temps, vous allez pouvoir vous rendre compte de certaines subtilités chez vos interlocuteurs, qui seraient autrement passées inaperçues.
Attention, pour que cela fonctionne, il faut faire preuve d’une véritable écoute, pas juste attendre son tour de parler.
L’impact de l’écoute d’une histoire sur notre cerveau :
Quand on assiste à une présentation PowerPoint, seules certaines parties du cerveau sont activées. Il s’agit des aires de Broca et de Wernicke. La première a trait à la production des mots, la seconde à leur compréhension. Et cela s’arrête là.
L’écoute d’une histoire, par contre, active toutes les zones du cerveau qui seraient activées si nous vivions pour de vrai les événements relatés ! Par exemple : le cortex moteur si l’histoire parle d’une partie de foot, le cortex sensoriel si elle parle de mets délicieux.
Autre chose : quand nous écoutons une histoire, nous essayons de la rattacher à l’un de nos propres expériences, et c’est pour cela que les métaphores fonctionnent si bien (le cortex insulaire est à l’oeuvre).