C’est fait, le réseau social Twitter a vécu son premier jour de cotation sur le Nyse. Avec un prix d’introduction fixé à 26 dollars par action, le titre a touché la barre des 50 dollars... En effet, pour son premier jour de cotation, ce jeudi, l’action Twitter a pour ainsi dire doublé sa valeur. Il ait mieux que Facebook, qui avait chuté dans la foulée. Mais cela peut-il durer ?
A la fin de journée, elle a en effet clôturé en hausse de près de 73 % par rapport à son prix d’introduction, à près de 45 dollars, après être montée à plus de 50 dollars dans les premières minutes.
La capitalisation de la société a ainsi flambé pour approcher les 25 milliards de dollars, soit plus, par exemple, que LinkedIn, alors que le chiffre d’affaires de Twitter est encore plus de deux fois inférieur à celui du réseau social professionnel et qu’il n’est toujours pas rentable (LinkedIn, lui, a dégagé 23 millions de dollars de bénéfice net sur les neuf premiers mois de l’année).
Le cours a donc largement dépassé les objectifs fixés ces derniers jours par les analystes. BTIG Research indiquait effectivement lors de la fixation du prix d’introduction (26 dollars, supérieur au haut de la fourchette initialement prévue) qu’il voyait l’action atteindre les 30 dollars dans les douze prochains mois...
De même, alors que Twitter a mis sur le marché un total de 70 millions d’actions, ce sont près de... 70 millions de titres qui se sont échangés durant la première heure ! Devant le succès de l’opération, l’option de sur-allocation de 10,5 millions d’actions supplémentaires a été levée.
Fort heureusement pour Twitter, le syndrome Facebook n’a pas eu lieu. Rappelons en effet que lors de l’ouverture de sa cotation, en fanfare, du réseau de Zuckerberg, ce dernier avait clôturé sa première journée en très légère hausse de 0,6 % avant d’entamer une chute vertigineuse dans les semaines suivantes – compensée depuis.
Au final, Twitter aura levé plus de 2 milliards de dollars, loin des 16 milliards levés par Facebook il y a un an et demi, mais à un niveau très proche du montant réuni par Google en août 2004.
Mais rien n’est encore gagné pour Twitter. En effet, les analystes avertissent déjà sur un risque de surchauffe. Les résultats du 4e trimestre seront ainsi très attendus, même si l’équilibre ne devrait pas être atteint avant l’an prochain. Autre élément attendu par les marchés : le comportement de Twitter en dehors des Etats-Unis. Aujourd’hui, seuls 23 % de l’audience sont réalisés aux Etats-Unis, qui représentent toutefois 75 % du chiffre d’affaires.
Jeudi matin, le directeur général de Twitter, Dick Costolo, a répété à la télévision américaine que miser sur Twitter était un « pari d’avenir ».
« Nous sommes une entreprise de long terme, a-t-il expliqué sur CNBC. Twitter peut avoir une utilité pour chaque personne sur cette planète. Et nous devons réaliser un certain nombre d’investissements, dans plusieurs domaines comme le mobile, la télévision, notre plate-forme de distribution, pour accomplir cette mission. »
Le patron de la société américaine, arrivé il y a trois ans pour monétiser l’audience, a toutefois refusé de dire quand Twitter (qui compte aujourd’hui 232 millions d’utilisateurs actifs par mois) sera rentable.