Me Emmmanuel Simh a commis un communiqué ce dimanche. On peut y lire que le président national du Mrc a été convoqué le 07 novembre dernier par le DGSN. Pour recevoir une mise en garde. L’objet de la convocation de Maurice Kamto dans les bureaux du patron de la police n’était pas bien éloigné de la plus récente actualité politique.
Il est reproché à l’ancien ministre délégué auprès du ministre de la Justice d’appeler à la sédition. Le 22 octobre 2013, le leader du Mouvement a réuni la presse en plus de ses lieutenants pour faire le bilan des récentes élections législative et municipale où le parti qu’il conduit s’est présenté dans plusieurs circonscriptions. Au cours de cette rencontre, il a dit un discours dans lequel il mettait à l’index le système de fraude qui lui semble favoriser la victoire du parti au pouvoir. Au banc des accusés, le Rdpc avec la complicité des agents d’Elecam, des autorités policières, des membres du gouvernement, etc. Une collusion de forces qui de son point de vue est de nature à compromettre la paix au Cameroun à long terme.
Le texte signé du 3e vice-président du Mrc évoque même explicitement le bout de phrase que le délégué Mbarga Nguele leur a opposé lors de la rencontre de jeudi dernier. Pr Kamto avait fait comprendre à ses interlocuteurs que «Le pouvoir est désormais placé devant un choix crucial pour l’avenir politique du pays : engager très rapidement des discussions politiques sérieuses en vue de doter notre nation d’un système électoral crédible, garantissant le respect scrupuleux de l’expression de la volonté populaire ainsi que les engagements internationaux de notre pays, ou procéder à l’achat massif des armes pour affronter le peuple». Une analyse qui a fait bondir le délégué général à la sureté national pour l’occasion entouré de quatre de ses quatre collaborateurs, à en croire le communiqué parvenu à la rédaction de La Nouvelle Expression ce weekend. Pour le Dgsn, de tels propos de la part d’un responsable politique sont de nature à menacer l’ordre public.
Février 2014
Mais la «mise en garde solennelle» de Martin Mbarga Nguele semble avoir provoqué à son tour l’ire des dirigeants du parti politique. Dans le document qu’ils ont rendu public, ils n’hésitent pas à évoquer des «manœuvres d’intimidation» et des méthodes ouvertement répressives que le pouvoir essaierait de ressortir des ses tiroirs. De même dans son communiqué, Me E. Simh explique que malgré tout, son parti entend continuer à revendiquer un système politique sauf des «fraudes électorales» et de la «barbarie électorale». Toutefois, le parti réaffirme sa volonté d’atteindre ses objectifs de transparence par des voies pacifiques et dans le respect citoyen des institutions.
En termes d’actualité ce n’est pourtant pas l’activité la plus récente de Maurice Kamto qui aurait pu le fâcher avec les autorités de Yaoundé. Le 05 novembre dernier, Alain Fogue ci-devant secrétaire général adjoint du Mrc et Aboubakar Ousmane Mey, secrétaire général de l’Ong Justice Plus, annonçaient la tenue en février 2014 de la Conférence de Garoua intitulée «Panser les mémoires plurielles blessées pour repenser le Cameroun». Les discussions porteront notamment sur la problématique du retour des restes d’Amadou Ahidjo en terre camerounaise. Les deux conférenciers qui s’adressaient à la presse avaient tenu à préciser que le Pr Kamto, aux côtés des leaders politiques tels que Adamou Ndam Ndjoya et Bernard Muna, serait amené à donner son point de vue lors de ces échanges.