A l’origine, l’insolvabilité de la fédération camerounaise. Nigeria et Togo se les disputent. C’est par un courrier que la fédération togolaise a dévoilé son intention de naturaliser les sœurs Eloundou. Ces deux tenniswomen camerounaises aujourd’hui en stage au centre Sport-Etudes de Lomé.
Dans ce courrier adressé au président de la Confédération africaine de tennis (Cat), Romain Atafeitom Tagba, le président de la Fédération togolaise de tennis, sollicite l’appui de la Cat pour que les benjamines camerounaises puisent participer aux prochains championnats des jeunes d'Afrique de l'Ouest et Centrale de l'Itf/Cat, prévus à Abuja au Nigeria en janvier 2014. Pas au compte de leur pays d’origine, mais du Togo. C’est que, «pour ce tournoi le Cameroun ne pourra pas participer compte tenu du fait que cette fédération n'est pas actuellement en règle avec l'Itf (International Tennis Federation, Ndlr). Vous savez aussi que nous avons actuellement deux joueuses Camerounaises qui ont intégré le Centre d'Entrainement Sport et Étude de Lomé pour la saison 2014/2014», argumente Romain Atafeitom Tagba. Constatant «elles ont réellement un avenir certain au vu du progrès qu'elles font». En même temps, le Nigeria serait également aux trousses des deux étoiles montantes du tennis camerounais, selon Gaspard Eloundou, le géniteur des jeunes amatrices de tennis. Ce dernier dont l’arbitrage est prioritairement attendu, vu que les enfants sont encore mineures. Une «Situation très embarrassante quand on est patriote», confie-t-il. L’homme en est à demander des conseils, sur l’attitude à adopter. «Je ne vois pas le rapport entre le fait que la fédération ne soit pas à jour de ses cotisations et cette affaire de nationalité», relativise un haut cadre de la Fédération camerounaise de tennis. Non sans regretter «que des espoirs de notre tennis soient susceptibles d’aller vendre leur talent ailleurs». Le tort est vite rejeté sur le ministère des Sports : «vous savez bien que c’est le ministère qui paie ces cotisations auprès des instances continentales et mondiales. Je ne sais pas pourquoi ils n’ont pas payé depuis trois ans, mais je sais que parfois ça arrive, mais ils finissent toujours par régulariser», explique notre source. Difficile donc d’espérer que la situation normale soit rétablie avant l’échéance.
Pendant ce temps, l’équation reste à résoudre. Mais le Togo, visiblement plus avancé dans le dossier, parce qu’abritant Linda et Manuella qui sont en stage sur son sol, tient à aller jusqu’au bout. Pas certain que Gaspard Eloundou puisse résister à la tentation de céder à l’appât togolais. Déjà que «c’est la famille des enfants qui se charge de leur suivi actuellement, et c’est elle qui décide. La fédération n’y est pas très impliquée», admet de source officieuse, mais généralement autorisée.