Parution le 22 août 2013, rentrée littéraire
L'histoire : 25 décembre et un Noël pas comme les autres. Déjà, Holly et son mari se sont réveillés bien trop tard alors qu'ils attendent une bonne dizaine d'invités pour le déjeuner. Eric file à l'aéroport chercher ses parents. Holly entreprend de préparer le repas. Mais rien ne tourne rond... Un blizard historique s'abat sur la ville, et Tatiana, leur fille, est décidemment d'humeur bien changeante. Le huit clos entre la mère et la fille s'éternise et s'envenime...
Tentation : Le pitch, et envie de me "réconcilier" avec l'auteur.
Fournisseur : Price Minister, merci !
Mon humble avis : J'attendais ce livre avec impatience, persuadée qu'il allait beaucoup me plaire, a contrario de "A moi pour toujours", dont j'étais royalement passée à côté il y a quelques années. Les avis lus à droite à gauche était élogieux et depuis, la renommée de l'auteure américaine a pris une réelle ampleur, faisant d'elle, d'après la presse et les bandeaux, the autor to read !!!
Et bien je ne partage toujours pas cet enthousiasme collectif, hélas...
J'ignore si c'est le style ou la traduction qui pêche, mais l'écriture m'a paru simple et pas forcément tout le temps soignée... De ce fait, les répétitions de vocabulaire sont courantes et gênantes. Des phrases semblent n'avoir ni queue ni tête, et ne sont pas exemptes de fautes.
Certes, Laura Kasischke pose très bien cette atmosphère étrange, lourde... La métaphore de la neige qui tombe de plus en plus dru au fur et à mesure qu'Holly et Tatiana s'embourbent dans leur relation est assez subtile et réussie. L'atmosphère devient de plus en plus pesante et assourdie par toute cette neige.
Mais pour ressentir l'angoisse que je guettais, espérant qu'elle me ferait tourner les pages dans un tourbillon, il m'a fallu du temps, comme si les flocons fondaient en tombant sur moi sans laisser de trace. Le recit a commencé à s'imprimer sur moi passée la page 170. Et même après, je ne peux pas dire que j'ai pris une luge pour finir ce livre. Pas de piste noire pour moi. Limite si des remontées mécaniques ne m'auraient pas donné un sacré coup de main pour achever ma lecture.
J'ai noté des incohérences (Eric file à l'aérport, et trois quart d'heure plus tard, annonce par téléphone qu'il est à 3 quart d'heure de la maison, parents à bord de la voiture. Il serait donc allé à l'aéroport en 10 mn et mettrait 10 fois plus de temps pour en revenir.... Bon, pourquoi pas, surtout que la fin du roman pourrait justifier toutes les incohérences, et pour cause. Certes, tout est étrange, bizarre, tant les réactions d'Holly et ses angoisses surdimensionnées, et le comportement de Tatiana ne semble pas pouvoir s'expliquer uniquement par son adolescence. Le mystère reste entier, et s'épaissit au fur et à mesure qu'un mur de neige semble entourer la maison.
Mais tout de même, cette Holly m'a fatiguée dans ses obsessions récurrentes. Car oui, même son comportement et ses "actions" sont très répétitives.... et lassantes, même si elles participent à la construction de l'atmosphère. Mais cela, je ne l'ai saisi vraiment qu'à la fin, alors que durant les 200 premières pages, je prenais cela pour de la "littérature vraiment pas terrible". Pour atteindre un tel objectif, l'auteure aurait pu éviter nombre de digressions...ennuyeuses. Le concentré obtenu aurait alors certainement apporté plus de pression dans l'histoire trop longtemps plate.
Avant de conclure, un point positif tout de même à mentionner : Esprit d'hiver porte tout de même un regard intéressant sur l'adoption, en évoquant le ressenti de la mère, principalement.
Je n'ai jamais imaginé que la fin serait ainsi. J'ai donc été baladée. J'aime ça, mais pas lorsque c'est au prix de l'ennui pendant les deux tiers d'un livre. Deuxième rendez vous avec Laura Kasischke plutôt manqué....
Avec Tiphanie, Lecturissime et Cynthia
Lu dans le cadre de :