Séminaire de psychothérapie institutionnelle de la Nouvelle Forge
Année 2013-2014
Porter des habits qui ne sont pas les siens… A l'image du prince Baltasar Carlos de Velasquez, combien d'enfants endossent des habits qui ne sont pas les leurs ? Les idéaux parentaux dont ils sont dépositaires, les discours et mythes familiaux, les codes sociaux, culturels et religieux, l'histoire d'un nom… Autant d'habits qui construisent la personnalité d'un enfant et, s'imposant à lui, l'aliènent d'une « essence » de l'enfance. Puis combien d'adultes continuent de porter ces habits d'enfants dont ils restent prisonniers en se fabriquant des vies qui y répondent ?
Aider chaque personne, nous aider nousmême, à se libérer des aliénations sociales et psychiques qui, sans nous en rendre compte, nous obligent à faire ce que nous faisons, se défaire de ces entraves qui nous empêchent (dès notre enfance et depuis notre enfance en nous) de déplier notre puissance d'exister, voilà peut-être notre « objet commun » (Kaës) et ce au nom de quoi nous travaillons.
C'est dire que dans cette société marquée par le contrôle, l'objectivation et où s'étend le fantasme de résoudre nos questions par des procédures, notre travail reste fondé sur la rencontre de l'autre, sur l'histoire de son existence et sur la création d'une pensée avec lui. Toute question qui en soit une, et le symptôme en est une, appelle dès lors moins à une réponse qu'à un questionnement. Chaque enfant qui souffre singulièrement de son corps ou de sa pensée nous l'enseigne. C'est dire aussi que travailler avec chaque homme, fût-il enfant ou parent, sur sa propre souffrance ne peut se faire au nom des logiques de l'ordre social actuel. Ainsi, et dans la perspective d'éducation populaire que soutient l'ACF, le séminaire souhaite plus que jamais participer à l'échange collectif des savoirs de chacun afin que ceux-ci ne deviennent pas l'apanage d'un petit nombre et ne puissent être utilisés comme un pouvoir. En somme qu'aucun ne puisse s'approprier les habits d'un savoir qui ne lui appartient pas.
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Conçu depuis sept ans comme un instrument d'élaboration et de transmission d'une pratique référée au mouvement de la psychothérapie institutionnelle, le séminaire de la Nouvelle Forge est ouvert à quiconque travaille dans le secteur de l'éducation, du soin et du social.
Chaque séance comporte une intervention suivie d'une discussion avec l'ensemble des participants et se clôt sur un échange autour d'un verre aux alentours de 20 heures.
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