La loge maçonnique (1935) Albert Vigneau.
Révélations d'un ex-franc-maçon.
Albert Vigneau fut maître à la Grande loge de France, fondateur de la loge « Éleusis » et de la loge «Epopsis » (Grande loge mixte), fondateur et président de la revue « le symbolisme ».
Il quitta la franc-maçonnerie le 12 mars 1934.
Vigneau se sentait mal à l'aise depuis des années dans l'ambiance des loges maçonniques. Il sentait qu'on lui mentait dès le début en lui présentant la franc-maçonnerie comme une association de citoyens libres, morale et scientifique. Il y vit plutôt des groupes où l'on s'occupait d'intrigues politiques, d'anticléricalisme, de laïcité et d'antimilitarisme.
Il n'avait pu s'y faire des amis. Il combattait l'esprit antireligieux et anti patriotique des loges. Il voulut dénoncer les frères impliqués dans l'affaire Stavisky. Il fut exclu après l'émeute fasciste du 6 février 1934 quand la Grande loge de France décida de radier les frères membres d'organisations patriotiques.
Comment l'idée me vint d'entrer dans la franc-maçonnerie.
En 1920, Vigneau se promenait sur les quais et regardait les livres des bouquinistes. Il acheta un livre de Ragon sur la franc-maçonnerie car un de ses oncles, vénérable au Grand Orient lui en avait parlé. Il était à la recherche d'une voie. Il rencontra un franc-maçon au cours d'une réunion publique, François Martin de la loge Jean-Jaurès à la Grande Loge de France.
Martin le recommanda auprès du vénérable de sa loge, le frère Rozière. Il fut enquêté par le frère Vannier et deux autres frères. Il n'y a plus de nouvelles pendant un an et appris que le vénérable avait quitté la franc-maçonnerie car il était communiste. Vigneau s'adressa au nouveau vénérable, Antonio Coën. C'était un avocat de la CGTU. Vigneau passa sous le bandeau. On lui demanda s'il était croyant et partisan de l'abolition de l'armée. Il fut accepté.
Mon initiation.
Vigneault fut enfermé dans le cabinet de réflexion. On lui demanda de donner tous ses objets en métal et son argent. Il rédigea son testament philosophique. Il y resta une heure. Le grand expert emporta son testament et le fit brûler tandis que le Vigneau restait dans le cabinet de réflexion. Trois frères vinrent le chercher. Il subit un nouvel interrogatoire. Après une demi-heure, Vigneau apprit qu'il était admis. On dénuda son épaule gauche et son pied droit, une corde de lui entourait le cou. On lui fit grimper des escaliers, baisser la tête.
Et voici comment on reçoit la lumière.
Vigneau apprit le pas de l'apprenti. Il prêta obligation sur l'équerre et le compas. Le vénérable frappa trois coups de Maillet et le bandeau de Vigneau lui fut retiré.
On lui fit passer sous les yeux une pipe à lycopode. Les frères lui présentaient leurs glaives. Vigneau dû renouveler son serment devant le vénérable et jurer d'obéir fidèlement, d'obéir aux chefs de la franc-maçonnerie. Le vénérable étendit son glaive sur la tête de Vigneau et frappa trois fois sur la lame pour constituer le profane comme apprenti.
Puis le vénérable embrassa Vigneau et lui mit le tablier blanc.
Puis on lui communiqua les mots, signes et attouchements. Les frères l'applaudirent par une triple batterie. Enfin on fit circuler le tronc de la veuve pour la quête et l'on procéda à la clôture des travaux.
Sur les colonnes de la loge Jean-Jaurès.
Vigneau décrit le temple où se réunit sa loge. Il était assidu à sa loge et en visitait d'autres. Il fut surpris qu'il soit fort peu question d'initiation mais beaucoup d'anticléricalisme et de politique. Vigneau attendait d'être maître. Il pensait qu'il appartiendrait à une humanité supérieure. Huit mois plus tard, il fut reçu compagnon. Il subit une nouvelle initiation puis 14 mois plus tard on l'admit à la maîtrise. Il eut l'impression d'être vraiment d'une autre essence que l'humanité profane.
Bien qu'il soit à la Grande loge de France, Vigneau était dans une loge qui s'était débarrassée du grand architecte de l'univers. François Martin était devenu vénérable. Vigneau l'admirait. Mais le vénérable était victime d'une coterie qui voulait sa place. On lui reprochait d'être allé voir Gaston Vidal, sous-secrétaire d'État de Poincarré. Mais François Martin se défendit en révélant que c'était le conseil fédéral de la Grande loge de France qui l’ avait envoyé chez Vidal pour obtenir la grâce du bagnard Goldsky. Mais il fut insulté en pleine tenue.
Le lendemain, François Martin démissionna. Il fut remplacé par son rival Lagorgette. Ce soir-là, Vigneau perdit ses illusions.
Sous la dictature de Lagorgette.
Vigneau insiste sur le fait que, selon lui, la maçonnerie est antireligieuse, anti-patriote et politique. Il affirme que la maçonnerie anglaise est chrétienne et patriote et ne se commet pas avec la maçonnerie française.
Elle n'a pas à son actif une « affaire des fiches » ni la loi de 1905 que Vigneau juge scélérate. Seule la Grande loge nationale a grâce aux yeux de Vigneau. Le Grand Orient pour lui est un monstre fagoté.
Sa loge, Jean Jaurès, organisait des conférences sur le socialisme, le communisme, l'anarchie, l'anti religion, l'antimilitarisme.
Les tenues étaient consacrées aux intrigues des frères. Il était question de la suppression de l'armée et donc de la guerre. Lagorgette établit une dictature dans la loge. Vigneau le traita de communiste autocrate. Il fut vénérable pendant trois ans.
Le frère Voogt convoitait sa succession. Mais il ne réussit pas alors il quitta la loge pour une autre.
Le transfert des cendres de Jean Jaurès au Panthéon.
Les cendres de Jean Jaurès furent transférées au Panthéon en 1924.
Ce fut une grande fête pour la loge de Vigneau. Jaurès n'était pas franc-maçon mais les maçons le considéraient comme un des leurs. Les francs-maçons des trois obédiences accompagnèrent les cendres de Jaurès au Panthéon. La loge Jean-Jaurès désigna le frère Diguet porte-bannière contre le frère attitré à ce poste, Poteau qui explosa et put récupérer son poste. Le 23 novembre 1924, le jour du transfert, les francs-maçons étaient nombreux avec leurs bannières et leurs insignes. Ils provoquaient la curiosité de la foule mais pas l'enthousiasme. Il y eut même des gens hostiles boulevard Saint-Germain.
Place du Panthéon, les communistes chantèrent l'Internationale et les francs-maçons crièrent : « A bas l'armée ! ».
Vigneau craignait que le pacifisme des francs-maçons rende la France vulnérable face à des adversaires résolus.
Vigneau admet avoir connu des francs-maçons probes qui ne démissionnaient pas pour des raisons majeures. Pour lui la Grande loge de France et le Grand Orient étaient corrompus par ce qu'ils avaient banni Dieu. Vigneau connut un frère comptable qui falsifiait la comptabilité d'un diamantaire pour s'octroyer l'argent qui rentrait en caisse. Un autre, docteur, avait fait des certificats de complaisance pour Stavisky. Le frère colonel Dumoulin était en prison pour espionnage.
Vigneau rappelle que la Grande loge de France est installée dans un ancien couvent qui fut volé aux franciscains en 1904.
Pour le frère Lucien Le Foyer, c'était un titre de gloire.
La loge Eleusis.
Vigneau prétend que les frères de ses 2 loges, Jean-Jaurès et Maurice Berteaux se moquaient de sa croyance. Alors il fonda la loge Eleusis. Mais elle lui échappa et flirta avec la Sûreté générale.
Le frère Gustave Truchon, artiste peintre, suivit Vigneau dans son projet ainsi que Albert Adam, Charles Carpentier, Marcel Chabas, Daniel Fahri, Fernand Frank, Noël Gaudin, Robin Goldman, Michel Sizarac, Lachat, Piret, Maurice Saillot et Marcel Sauvé. La plupart le rejoignirent par ambition.
Vigneau affirme que les francs-maçons ne respectent pas les femmes et sont coupables d'adultère. D'autres frères s'affilièrent à Eleusis : Drubay, Planque, Plantagenêt, Lévy del Porto. Vigneau gardait un souvenir ému de Lévy del Porto par ce qu'il était converti au catholicisme et que les frères juifs étaient méchants avec lui. Vigneau avait choisi le nom d'Eleusis en souvenir des mystères antiques.
Au moment de la création d'Eleusis les frères disputaient pour être vénérables. Ce fut Saillot qui fut désigné et il affecta un air grave se croyant un grand personnage. Eleusis alluma ses feux le 3 janvier 1927.
Vigneau relate une réunion de la Grande loge de France où il fut question de l'élaboration d'un plan d'assainissement financier de la France. Il ironise en déclarant que depuis 1927, la situation économique française est brillante et que c'est à cause des francs-maçons compromis dans des affaires d'escroquerie.
Vigneau retranscrit le règlement de la loge Eleusis. Chaque frère devait jurer à la gloire du grand architecte de l'univers de rompre tous les liens avec sa famille et sa patrie et d'obéir aux maîtres qu'il s'était choisis et à mourir s'il manquait à son serment.
Une tenue solennelle à la loge Eleusis.
Vigneau relate le rituel de sa loge. Un soir Vigneau devait plancher sur le symbolisme et les visiteurs n'étaient pas nombreux. Vigneau est amer que ceux-ci aient préféré l'étude de la question A sur l'antifascisme et le désarmement ou les questions de sexualité. Personne n'avait fait d'observation sur sa planche.
Clôture des travaux.
Vigneau relate le rituel de fermeture des travaux. Il fut longtemps député de sa loge ainsi qu'orateur et grand expert.
Voyage à travers les loges.
Vigneau estime que les francs-maçons sont des destructeurs et des tueurs d'âmes au point de vue religieux. Il dénonce le frère Raymond Offner du Grand Orient qui refusait de prendre les armes en cas de guerre. Il faut rappeler que Vigneau collabora avec les nazis pendant la guerre. Il participa à une séance des causeries populaires et se fit huer par les francs-maçons par ce qu'il reprochait à la maçonnerie son athéisme et son matérialisme.
Il évoque l'hôtel du Grand Orient qui fut un couvent de cordeliers. Il relate une discussion sur les élections de 1932 où les frères cherchaenit un financier pour les radicaux-socialistes et Stavisky fut évoqué.
Il vit un frère du Grand Orient conspué par ce qu'il avait fait partie du consistoire protestant et il fut obligé de quitter la loge l'Etoile de l'espérance.
Il parle du frère Jammy Schmidt qu'il traite de maçon politicard.
Il dit que le frère Antonio Coën voulait aller en Italie mais que le passeport lui fut refusé car il était communiste. Il protesta, dit qu'il était franc-maçon alors la préfecture s'exécuta et s'excusa.
Vigneau relate une tenue à l'Union de Belleville au Grand Orient où il fut question de l'antimaçonnisme. Les frères dénoncèrent l'extrême droite : l'Action française et la Libre parole. Vigneau regrette que le frère Rucart fut désigné pour faire partie de la commission d'enquête sur l'émeute du 6 février 1934. Vigneau révèle que vous Rucart avait parlé de l'affaire Stavisky comme d'une affaire banale odieusement amplifiée par la Réaction.
Vigneau prétend que le président Millerand fut obligé de démissionner par les francs-maçons car il était pour le retour des congrégations et contre la socialisation de l'État.
Vigneau dénonce le frère Fabius de Champville qui déclara être favorable au crime politique s'il s'agissait d'empoisonner Mussolini. Ce dernier était président de la Société magnétique de France et affirmait pouvoir s'emparer d'une conscience à distance.
La franc-maçonnerie et le nationalisme.
La franc-maçonnerie voie en l'Action française sa contrepartie. L'Action française infiltrait la franc-maçonnerie et Vigneau déclare : « si la maçonnerie était blanche comme neige, elle serait satisfaite que ses adversaires, après l'avoir vue de si près, ne puissent douter de ses hautes vertus ».
Vigneau affirme que la franc-maçonnerie était opposée à l'occupation de la Ruhr par la France et que la SDN ait l'autorité suprême pour décider entre peuples.
Vigneau fait l'éloge du fascisme : « quand Mussolini a pris l'Italie, c'était un pauvre pays. Aujourd'hui, grâce à Mussolini, l’ Italie est tout de même, en Europe, dans une bien meilleure position, on ne peut le nier ».
Vigneau ne supporte pas que la franc-maçonnerie condamne le fascisme et utilise l'image de Jeanne-d'Arc pour se moquer de l'Eglise.
Vigneau dénonce les agissements de la franc-maçonnerie contre les jésuites et les franciscains qui attaquent pourtant les maçons.
Vigneau était clairement d'extrême droite puisqu'il glorifiait Henry Coston, Léon Daudet et Maurras.
Les anti-maçons.
Vigneau estime que la franc-maçonnerie est un animal diabolique.
Il dit que les maçons parlent souvent de l'anti-maçonnisme qui les dérange. Henry Coston, directeur de la Libre parole, avait voulu acheter pour 800 fr. de livres maçonniques et les maçons lui avaient remis du mâchefer enveloppé dans un paquet.
Vigneau a du respect pour les maçons renégats qui écrivent contre la franc-maçonnerie comme Amédée Dunet qui écrivit un article sur la loi concernant les assurances sociales en laquelle il voyait une magouille des frères.
Mussolini et la franc-maçonnerie.
Vigneau dénonce une conférence faite par le frère Mouchier à la loge la Solidarité angevine en 1927. Ce frère avait voyagé en Italie et dénoncé le fascisme.
Vigneau se réjouissait que Mussolini ait détruit la franc-maçonnerie italienne.
La maçonnerie italienne en France.
Les maçons italiens fondèrent 2 loges à la Grande loge de France, Italia et Italia nova.
René Valfont et l'objection de conscience.
Vigneau était antimaçon et antisémite. Il dénonça le frère Valfont comme responsable de l'objection de conscience. Il utilisa contre lui les clichés antisémites : « Valfont qui se nomme en réalité Grünwald et dont les origines sont aussi complexe que le non-homme de taille moyenne, gros, difforme, tête large, avec poils noirs, très riche, très avare, et en plus de cela ayant un accent !… ».
Valfont se battait pour la suppression du service militaire. Le couvent avait demandé que la Défense nationale et la défense internationale soient assurées par d'autres moyens que le service militaire obligatoire.
Vigneau affirme l'objection de conscience n'a jamais cessé d'être soigneusement cultivée dans la maçonnerie principalement par René Valfont et Raymond Offner.
Pendant la première guerre mondiale, Valfont se reposait à la campagne loin de Paris.
Lucien Le Foyer.
Lucien Le Foyer fut grand maître de la Grande loge de France. Il était millionnaire. Il s'était marié avec une juive. Vigneau prétend que c'est l'origine de sa richesse. Il portait une perruque et était député de Paris. Vigneau prétend qu'il n'était pas intelligent. C'était un pacifiste favorable à l'objection de conscience. Vigneau reproche aux francs-maçons de protéger les juifs allemands au détriment des travailleurs français. Le groupe Fraternité Réconciliation s'occupait des juifs réfugiés en France.
Vigneau considérait Le Foyer comme un des maçons les plus dangereux en France.
La Grande loge de France.
En 1904, la Grande loge de France protégea les maçons officiers au moment de l'affaire des fiches. En 1905, la Grande loge de France demanda l'application à l'Algérie de la loi sur la séparation des Eglises et de l'État. Le frère Elie May demanda que la Grande loge de France lutte contre le racisme dans les colonies et Vigneau le traita de «youtre » !
En 1906, Gaston Mesureur rappela les deux combats de la franc-maçonnerie : l'anticléricalisme et les avancées sociales.
La Grande loge de France réfléchit au monopole de l'enseignement et à la représentation proportionnelle.
En 1907, la Grande loge de France réfléchit à la façon de détacher les femmes de l'Eglise et les attacher à l'action maçonnique.
Vigneau souligne le fait que la Grande loge de France avait donné des garants d'amitié à la maçonnerie allemande en 1907. En 1908, la Grande loge de France encouragea l'organisation de l'enseignement laïque dans les colonies.
En 1911, une loge de la Grande loge de France réfléchit à la réduction de l'armement et une autre à la laïcisation des hôpitaux.
En 1918, la Grande loge de France organisa une tenue funèbre à la mémoire des frères morts à la guerre. Le grand maître Peigné écrivit au président Wilson à l'occasion de la fête nationale pour lui adresser son salut fraternel.
En 1918, la Grande loge de France réfléchissait à l'organisation d'une propagande maçonnique.
Vigneau voit les maçons comme intelligents et complotistes. Il leur trouve un génie infernal. Ce sont des gens qui ne pardonnent pas selon lui.
En 1920, la Grande loge de France prit la défense du frère Marty et en 1921, elle s'opposa au projet de loi contre la propagande antimilitariste.
En 1923, la Grande loge de France émit le voeu que les parlementaires maçons s'efforcent de faire prévaloir le scrutin uninominal d'arrondissement pour les élections de 1924.
La Grande loge de France fit pression auprès d'Aristide Briand pour que les jésuites soient chassés de l'administration égyptienne. En 1924, La Grande loge de France protesta contre l'assassinat du député italien Matteoti. La même année, la Grande loge de France voulait aider à l'organisation de la démocratie allemande.
En 1925, la Grande loge de France protesta contre la démission du cabinet Herriot et encouragea la politique du cartel des gauches. Elle appela à l'établissement d'un impôt sur le revenu et le capital.
Le convent de 1925 lutta en faveur du rapprochement franco-allemand.
Le convent de 1925 demanda l'abrogation de la loi Falloux. Le convent de 1926 prévoya des mesures pour faire face au fascisme.
La Grande loge de France obtint une audience chez le ministre de l'Intérieur qui tint compte des mesures antifascistes des francs-maçons.
Vigneau ne supporte pas qu'on l'accuse d'être de mauvaise foi alors il prétend être équitable en affirmant qu'il se trouve, dans la maçonnerie, des hommes qui sont bons, et qui professent avec sincérité des sentiments nobles mais cela ne transparaît pas dans la majorité de ses écrits.
Vigneau reproche à la Grande loge de France d'avoir scellé, en 1926, un accord franco-allemand.
La même année, la loge Emmanuel Arago avait invité l'abbé Violet à plancher chez elle sur la comparaison des doctrines catholiques et maçonniques.
Vigneau accuse la baie d'avoir jeté des perles aux pourceaux. Les maçons de la Grande loges de France affirmèrent être la seule organisation capable de répondre aux besoins religieux contemporains.
Vigneau dénonce le voeu émis par le frère Maurice Monier, grand maître de la Grande loge de France, au convent de 1927 contre les arrestations des citoyens Lecoin, Antonelli et Farge qui avaient protesté contre l'exécution de Sacco et Vanzetti. Grande loge de France avait appuyé le voeu du député Renaudel sur l'abolition de la peine de mort.
Cela effraye Vigneau.
En 1928, la Grande loge de France lutta en faveur du désarmement et de l'école laïque.
En 1929 la Grande loge de France s'occupa des assurances sociales.
Elle souhaita que la TSF soit utilisée comme moyen de propagande maçonnique mais non officiellement. Les frères y parleraient en leur nom personnel. Il en serait de même avec le cinéma. En 1930, la Grande loge de France s'occupa de l'action sociale des Eglises et de l'action sociale laïque.
La Grande loge de France avait conscience que l'Eglise catholique était majoritaire dans les patronages, les auspices et les maisons de repos et voulut inverser la tendance. Vigneau était persuadé que jamais la maçonnerie n'y arriverait car il lui manquait une chose essentielle : la foi.
Le convent de 1930 fut consacré à la paix mondiale. Vigneau prétend que le siège de la Grande loge de France conserve les derniers vestiges du couvent racheté par les maçons en 1894 car les vitraux franciscains sont hauts placés et cela coûterait cher de les remplacer. Comme il y avait beaucoup de juifs à la Grande loge de France, Vigneau, antisémite, était persuadé que les francs-maçons juifs étaient avares et ne remplaceraient donc pas les vitraux.
Le frère Plantagenêt fut désigné technicien de la propagande à la Grande loge de France.
Vigneau le dénonça comme juifs sous le nom de Ignace Engel. Pour Vigneau Plantagenêt était tout désigné pour faire la propagande maçonnique antichrétienne.
En 1933, le convent rendit hommage aux frères Wellhoff et Viet. Wellhof avait reconstitué la Grande loge de France après la première guerre mondiale. La Grande Loge de France mit en valeur l'augmentation de ses effectifs et la prospérité de son bulletin tiré à 5000 exemplaires. La Grande loge de France avait déploré l'arrivée au pouvoir d'Hitler et l'anéantissement de la franc-maçonnerie allemande. La Grande loge de France s'était battue pour accueillir les Allemands fuyant le nazisme.
A.M.I.
La grande de France avait appuyé l'A.M.I. Ses Déléguée étaient les frères Maréchal et Doignon.
L'A.M.I. s'était réunie à Bruxelles en 1933. La Grande loge de France prônait un recrutement qualitatif.
Mais cela n'empêchait pas qu'il soit large et éclectique pour pénétrer les milieux sociaux les plus divers.
Seuls les arrivistes et les égoïstes devaient être refusés. Le conseil de l'ordre de la Grande loge de France pouvait opposer son vote à toute initiation. Elle prônait l'épuration des indésirables. Pour donner à l'ordre d'une force morale indiscutable. Le travail collectif devait être privilégié. Les discussions qui suivaient les exposés devaient être plus longs que les exposés eux-mêmes pour éviter que les frères s'endorment pendant les conférences.
La puissance de la franc-maçonnerie devait rester secrète. Pour ne pas l'affaiblir. Elle ne devait pas favoriser un parti ou une opinion. Elle devait développer l'esprit critique.
Il fut question de la jeunesse au convent de la Grande loge de France de 1933.
Le convent de 1934 voulut recenser les opinions sur la franc-maçonnerie. Le convent voulait connaître les ennemis politiques de la franc-maçonnerie. Cette année éclata l'affaire Stavisky et il y eut la journée du 6 février 1934. Prince fut assassiné. Ces événements révélèrent des secrets maçonniques.
La Grande loge de France et le Grand Orient garnirent leurs fenêtres de grilles et la police surveilla l'entrée des obédiences.
Vigneau fut suspecté d'amitié avec les fascistes parce qu'il aimait les catholiques et les patriotes.
Le conseil fédéral fut saisi de son cas. Il ne retourna plus dans sa loge par prudence. Le convent de 1934 le suspendit.
Le 6 mars 1934 une commission interrogea Vigneau. On lui demanda s'il était décidé à rester en bons termes avec les patriotes de droite et les adversaires de la franc-maçonnerie. Il avoua être prêt à adhérer à une ligue patriotique. Le conseil fédéral de la Grande loge de France l'exclut définitivement le 10 avril 1934. Avant d'être exclu, Vigneau avait provoqué la Grande Loge de France en offrant de plancher contre la loi de séparation des Eglises et de l'État. Vigneau prétend que le grand maître en personne, le frère Maréchal le reçut pour lui dire qu'au point de vue de la logique pure il avait raison d'espérer le retour des congrégations religieuses mais qu'au point de vue maçonnique, il avait tort.
Maréchal lui aurait avoué que les buts secrets de la franc-maçonnerie étaient la déchristianisation de la France, venger les templiers, établir la république universelle, supprimer la famille traditionnelle.
Vigneau conclut son pamphlet en appelant les Français à travailler sans relâche à l'anéantissement de la Grande loge de France et du Grand Orient de France.