En Mars, dans le but de booster son développement, l’État a lancé le plan Énergie Méthanisation Autonomie Azote.
Le biogaz est nettement en deçà de son potentiel et sa filière, en France, souffre d’une multitude de complications et d’incohérences.
La méthanisation et son produit, le biogaz, n’ont pourtant que des avantages.
Au cours des premières rencontres nationales du biogaz accueillies cette semaine par le conseil régional de Midi-Pyrénées, à Toulouse, les acteurs de la filière ont ainsi évoqué l’ensemble des obstacles auxquels ils se heurtent : tarification insuffisante ou inadaptée, réglementation sanitaire tatillonne, lobbying nucléaire pernicieux, volonté politique douteuse, fiscalité et bureaucratie décourageantes…Cependant on veut rester confiant pour l’avenir.
Pourquoi le biogaz ? Une unité de méthanisation récupère des matières organiques telles que les boues d’une station d’épuration, le fumier ou le lisier d’une exploitation agricole, les déchets de cuisine, de fromagerie industrielle ou de collectivité…Puis elle les transforme en biogaz pouvant servir à chauffer des centaines de logement ou à produire de l’électricité.
L’objectif en France, est désormais de disposer d’au moins 1 000 méthaniseurs d’ici 2020
Ces derniers permettent de :
-Produire de l’énergie renouvelable tout en réduisant la pollution à l’azote et au méthane (ce dernier, libéré dans l’atmosphère est un gaz à effet de serre bien plus puissant que le dioxyde de carbone produit par sa combustion).
-Se retrouver avec un fertilisant organique substituable aux engrais minéraux dans les champs.
-Contribuer à l’autonomie énergétique des exploitations agricoles tout en assurant aux agriculteurs un revenu complémentaire dans un contexte de grande fragilité des ressources.
-Créer une nouvelle activité manufacturière en période de déconfiture industrielle.
La méthanisation paraît une évidence à laquelle l’Allemagne, avec d’autres réalités énergétiques certes, s’est rendue bien avant la France.
Le plan mobilisera deux milliards d’euros d’investissements et devrait créer environ 2 000 emplois selon le gouvernement.
Mais ce secteur énergétique pourrait selon une projection du « Club biogaz », posséder un potentiel bien supérieur où plus de 15 000 emplois directs et indirects pourraient être crées d’ici à 2020.
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