Dans cette petite ville de province il y a Karim, le régisseur du théâtre, Frank, le scénariste en mal d’inspiration, Ernest le luthier, Phil, le vendeur de cailloux à la sauvette, Macha, René, Victorine et bien d’autres encore. Mais il y aussi et surtout Léonard. Léonard le simple d’esprit. Léonard qui demande à ceux qu’il croise s’ils n’ont pas vus celle qu’il cherche en vain depuis des lustres. Léonard que tout le monde apprécie mais dont personne ne semble connaître l’histoire. Frank le scénariste va se pencher sur son passé. Il va comprendre qu’un drame épouvantable est la source de ses maux. Mais il va aussi découvrir que Léonard possède un don, qu’il peut accomplir des miracles...
Cet album m'est précieux car il m’a été offert par Moka. C’est, avec l’incontournable Abélard, l’une de ses BD préférées. Le fait qu’elle ait souhaité partager avec moi un coup de cœur comme celui-là me touche évidemment beaucoup. En plus il contient deux dédicaces, l’une rédigée par ses soins et l’autre de Frédéric Bihel. Et je suis désolé de vous dire Mr Bihel que si votre dédicace est magnifique, c’est la première que je préfère.
Un ouvrage tombé à point nommé après les lectures particulièrement éprouvantes des romans de Valentine Goby et Julien Blanc. J’avais besoin d’une petite douceur, d’un bonbon doux et sucré avec une petite pointe acidulée. Quelque chose de délicat et de croquant mais garanti sans guimauve. Et bien Exauce-nous, c’est exactement cela. C’est une histoire qui fait du bien, qui met du baume au cœur. Des petites vies, des petites gens de province pour qui la fraternité n’est pas un vain mot. On passe avec plaisir du temps ensemble, au troquet ou ailleurs, on se soutient, on s’intéresse les uns aux autres en toute sincérité. Au cœur de cette chronique attachante, il y a bien sûr Léonard. Avec lui, « ça se passe ». Son innocence, sa simplicité désarmante, sa bonté permanente irradie à chaque page. C'est un personnage lumineux, il fait partie de ceux (rares) qu’un lecteur ne pourra jamais oublier.
Pour couronner le tout, l’alchimie entre le dessin et le récit est parfaite. Le trait réaliste de Frédéric Bihel est d’une grande élégance et les couleurs sont somptueuses.
Un album remarquable, apaisant et, je me répète, qui fait du bien. Vraiment.
Merci Moka, ton choix était parfait.
Exauce-nous de Pierre Makyo et Frédéric Bihel. Futuropolis, 2008. 102 pages. 19,50 euros.
Les avis de Mo' ; Luocine ; Oliv