Onze heures. Les cloches de l'église retentissent, mais ce n'est pas ce bruit ancestral que je goûte, c'est le silence qui s'ensuit, l'absence de son plus riche que n'importe quelle musique. Le rien qui résume à lui seul la perfection.
Je redescends par des ruelles, me faufile à travers des passages de plus en plus étroits et découvre des trésors. Portes colorées, oranger croulant de fruits dans une cour, terrasse avec vue sur la vallée d'une villa à l'italienne, morceaux de vies qui se cachent derrière les lourds murs, mais vies qui transpirent à travers eux et nous font des clins d'oeil discrets, pour peu que l'on sache les deviner.
Pour rien au monde, jamais, je ne remonterai plus au nord que ce que je suis déjà trop, car c'est ici que tout prend racine, que la vérité se dévoile. C'est ici que la lumière est la plus belle et c'est de cette lumière que je me nourrirai désormais. Manger peu mais manger mieux. Et peut-être un jour venir y cueillir les fruits...