Depuis la création de l’État providence dans les années soixante, le gouvernement a gaspillé plusieurs milliards de dollars en subventions inutiles à l’industrie des transports. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler le fiasco de l’usine GM à Blainville qui a fermé depuis belle lurette; le projet de la roue électrique d’Hydro-Québec qui s’est terminé en queue de poisson; l’usine de camion Paccar de Ste-Thérèse qui vivote d’une subvention à l’autre; le renouvellement des voitures de métro qui coûtera un milliard de trop pour favoriser Bombardier; Novabus qui survit grâce au traitement préférentiel que lui accorde le gouvernement lors du renouvellement des parcs d’autobus des réseaux de transports en commun; etc.
Comment peut-on sérieusement croire que saupoudrés 516 M$ à des dizaines d’entreprises sur une période de trois ans, fera du Québec un leader mondial? L’industrie investit déjà des sommes astronomiques à la recherche de l’énergie du futur. Les forces du marché détermineront les technologies gagnantes en temps opportun. N’en déplaise aux écologistes, les subventions du gouvernement québécois n’y changeront absolument rien.
Par contre, un nouveau programme générera la création de nouveaux groupes d’intérêt qui militeront en faveur de la pérennité de ce nouveau programme. Il deviendra alors impossible d’y mettre fin sans risquer un impact négatif sur les résultats de la prochaine élection. Pour s’en convaincre, il suffit de se rappeler que le gouvernement a exigé qu’Hydro-Québec achète de l’électricité éolienne à plus de 14¢ le kWh pour la revendre aux Américains à moins de 5¢ le kWh. Une subvention camouflée de plus de 800 M$ qui bénéficie aux Américains pourtant beaucoup plus riches que nous. Tout ça pour ne pas déplaire aux lobbys de l’industrie éolienne, aux écologistes et aux régions.
J’admets que la tendance vers l’électrification des transports est mondiale, et que des opportunités économiques existent. Donc, pour favoriser l’électrification des transports, le gouvernement devrait plutôt s’engager à créer un environnement économique favorisant le succès des meilleures entreprises offrant les meilleures technologies. Un processus d’allocation des contrats publics transparent, une réglementation simplifiée, une fiscalité compétitive, une main-d’œuvre qualifiée, des infrastructures de qualité, offriraient de bien meilleures chances de succès qu’un programme de subventions électoraliste.