Il y a un peu plus d’un mois, je parlais d’anonymat dans ce billet, je racontais mon choix de ne parler de mon blog à personne et surtout pas à l’Homme qui partage ma vie.
Il m’est difficile de lui cacher des choses, j’ai toujours prôné la transparence dans une relation de couple et dans le même temps, j’ai toujours approuvé le fameux "jardin secret".
Il est évident que je ne lui dis pas tout, je garde certaines pensées pour moi, parce qu’elles me sont trop intimes, trop ridicules ou peu intéressantes pour lui. Mais il sait l’essentiel, il me connait. Et ça me rassure. Avec lui, je suis moi.
Mais quand j’ai créé mon blog, je ne lui ai rien dit. Je ne me suis pas posée de question, cet espace était le mien, une petite bulle pour échapper à mon quotidien parfois trop pesant. Sauf qu’ici j’en parle de ce quotidien. Je parle de moi, de lui, de nous, du Ptit Loup. Et ça me met mal à l’aise parfois. Je n’ai pas le droit de décrire des scènes de notre vie sans qu’il le sache. Pire, je ne peux pas publier des photos de notre vie sans son consentement.
Alors il y a deux semaines, j’ai pris la décision de le lui dire.
Je ne me suis pas préparée. Un soir, on discutait de ma formation, des collègues que je côtoie chaque jour, de mon sentiment de ne pas être comme elles, d’être décalée. Je ponctuais mon récit d’anecdotes.
Je lui racontais l’incompréhension des filles, leur amusement moqueur, quand elles m’ont surprise en train d’écrire sur un coin de table à la pause déjeuner.
_Tu bosses sur quoi?
_ Sur rien, j’écris.
_ Je vois bien oui mais t’écris quoi?
_ Un petit truc comme ça pour rien, pour moi. J’aime écrire.
_ T’es vraiment bizarre toi!
Alors j’ai demandé à mon homme s’il trouvait étrange cet envie d’écrire, parce que c’est vrai que dans notre entourage, personne ne le fait.
Il m’a dit que non, qu’il me connaissait comme ça depuis longtemps, qu’il trouvait ça super mais qu’en revanche, il ne comprenait pas pourquoi je gardais ça pour moi.
C’était l’occasion de lui parler du blog.
J’ai tenté de lui expliquer ma peur du jugement, du désintérêt voire de l’ennui de mon potentiel lecteur. A ça il m’a répliqué qu’il y a quelques années j’avais un blog (blog que j’ai tenu pendant quelques années à une époque où nous ne nous connaissions pas) et que donc je n’avais pas cette peur.
Je lui ai raconté cet ancien blog, mes sujets, mes articles, mes joies en voyant mon nombre d’abonnés grimper, mes échanges avec ces lecteurs, ce plaisir de partager…
Cette liberté.
Je lui ai expliqué ce besoin d’anonymat, ce besoin de ne pas me mettre de barrières, cet ambiguïté entre l’envie d’en parler et la peur qui me faisait me taire.
Il m’a écouté et il a tranché "Tu écris, c’est de l’art. L’art est fait pour être partagé sinon à quoi ça sert? Mais bon si ça te fait du bien d’écrire tu dois continuer, c’est un peu comme une thérapie pour toi."
Fin de la discussion.
Je ne lui ai rien dit mais j’ai tâté le terrain. Petit à petit je me rapproche de l’aveu.
Depuis cette discussion, l’envie de tout lui raconter me taraude et je sais que je vais le faire.
Je vais le faire ce soir.