On peut parcourir le monde, en apprécier toutes les beautés, les bleus coraillés des mers, les verts exubérants des paradis du Sud et revenir quand même, toujours à l’intime de nos premières émotions.
Est ce parce que les lumières de Cape Cod rappellent nos paysages intérieurs?
Est ce que ce royaume des demis teintes renvoient sur nos vies une douceur feutrée?
Même par froid cinglant, l’horizon de la mer et du ciel du Cape toujours mélangés, nous enveloppent d’une confortable jouissance. L’absence y devient un pays ou il fait bon se promener. Oui, je promène ma solitude éclairée sur une plage de Provincetown, généreuse de lacs, de coquillages, de miroirs azurés. Sur les plages de Cape Cod, Durant l’automne, l’hiver, je fais l’expérience du silence, apprend le langage poétique de la lumière bleutée et laiteuse.
Il y a des horizons aux beautés thérapeuthiques. Romantiques, réveurs, apaisants, modestes, les infinis des plages du Cape nous ouvrent le coeur et l’emplit de cet espace qui nous fait tant défaut. Je nettoie mes plaies dans cette immensité de dunes blanches, vertes, dorées, cette immensité de mer grisée, cette immensité de ciel écumé.
Tout à coup sur la plage, soluble en cet horizon, ma vie semble prendre la lègéreté d’un grain de sable et emportée par l’enchantement de cette Côte à nulle autre pareille, je vois le monde et son paradis, je touche son infini et je ressens son éternité.