Le patron du groupe Arcofina, Abdelwahab Rahim, et le PDG de la firme automobile publique chinoise FAW, ont signé samedi à Alger un protocole d’accord pour la réalisation d’une usine de montage de véhicules en Algérie. Un projet, à travers lequel le patron algérien veut mettre à l’épreuve le discours « de bonne volonté » des pouvoirs publics lors de la dernière tripartite.
En annonçant samedi la signature d’un protocole d’accord avec la firme automobile chinoise FAW, pour la réalisation d’une usine de montage et d’assemblage de véhicules en Algérie, le président directeur général d’Arcofina et président de la toute naissante Coordination du patronat algérien (CPA), Abdelwahab Rahim, estime que la concrétisation de ce projet permettra de jauger la volonté des pouvoirs publics de soutenir l’entreprise et l’investissement industriel. Un discours annoncé par le Premier ministre Abdelmalek Sellal et les membres de l'Exécutif depuis la tripartite de septembre. A un confrère qui l'interrogeait sur la date d’entrée en production de l’usine, M. Rahim a répliqué : « Le projet prendra le temps que voudront lui donner les autorités publiques ». Idem pour le lieu d’implantation du projet : « Nous attendons que les pouvoirs publics nous désignent une assiette, que par ailleurs je crois disponible ». Autre élément, qui risque de mettre à l’épreuve la capacité de l’Etat algérien à tenir ses engagements avec ses partenaires étrangers : une clause d’exclusivité que le gouvernement aurait accordé au constructeur français Renault dans le cadre de la réalisation de l’usine d’assemblage de Oued Tlelat.
Des invités « témoins »
A propos de cette clause, qu’aucun ministre n’a d'ailleurs évoqué de manière formelle et publique, M. Rahim a dit n’en avoir « aucune idée ».
Plusieurs médias avaient rapporté, après la signature de l’accord entre le gouvernement et le constructeur français, que ce dernier a bénéficié d’une clause qui empêcherait tout investissement
public ou privé dans le montage automobile en Algérie pendant une durée de 3 ans. L’information n’a jamais été démentie par l’ex-ministre de l’industrie Cherif Rahmani, ni même son successeur,
Amara Benyounes. Un « cadeau » que le gouvernement aurait accordé au constructeur français, dans un package de facilitations dont une partie a été rendue publique. Lors de la cérémonie de
signature du contrat avec le constructeur chinois, M.Abdelwahab Rahim, avait tenu à inviter ses pairs du patronat (à l’exception du FCE de Réda Hemiani), le secrétaire général de l’UGTA,
Abdelmadjid Sidi Saïd, et le nouveau patron de la COSOB, M.Hakim Berrah. Autant de « témoins » pour ce projet cher à M. Rahim. Seul le ministre du Développement industriel, M.Amara Benyounès,
était absent, bien qu’ayant reçu une invitation à la cérémonie.
Un taux d’intégration de 40% dans les 3 premières années
Le coût de ce projet est estimé à 5 milliards de DA et devrait employer quelque 1000 travailleurs. L’objectif, précise M. Rahim, est d’arriver
à créer un tissu de sous-traitance autour de cette usine de montage. « Nous espérons arriver à un taux d’intégration de 40% dans les 3 premières années qui suivent le démarrage de l’usine »,
annonce le patron d’Arcofina. FAW se chargera d’exporter les véhicules, mais financera aussi toute la chaîne d’assemblage des véhicules », annonce le constructeur chinois. L’usine algérienne du
constructeur automobile chinois FAW devrait fabriquer les prochaines générations des gammes de véhicules particuliers et utilitaires, avec un objectif de production de 10.000 véhicules par an
dans un premier temps, qui devrait passer à 30.000 unités ensuite. Le groupe chinois a déjà lancé la construction d’une unité d’assemblage de véhicules en Afrique du Sud, d’une capacité de 5000
unités, dont la mise en service est prévue pour 2014, selon M. Wang. Crée en 1953, FAW est une entreprise étatique chinoise spécialisée dans la construction automobile. Elle a crée des
joint-ventures avec des constructeurs européens de renom tels que Volkswagen, Audi, et asiatiques comme Toyota et Mazda. En 2012, plus de 6,6 millions d’unités ont été vendues dans le monde et
son chiffre d’affaires a atteint 62 milliards de dollars.
http://www.maghrebemergent.com/economie/algerie/item/31626-algerie-arcofina-et-faw-annoncent-un-projet-d-usine-automobile-a-l-epreuve-du-discours-officiel.html