Malgré le contentieux toujours pendant avec Sonatrach et l’ARH sur les prix et les volumes de livraison de gaz, Fertial annonce un investissement de 250 millions d’euros pour la rénovation de ses usines. L’américain KBR est chargé de l’étude.
La firme américaine, KBR,(ex Kellogg Brown & Root LLC) spécialisée dans l’ingénierie dans le domaine pétrolier et les procédés de synthèse industriel a annoncé, jeudi, avoir conclu un contrat avec Fertial SPA, une joint-venture algéro-espagnole, pour mener une étude sur l’amélioration de la sécurité, de la fiabilité et de la sécurité énergétique de deux usines d’ammoniac. L’étude doit permettre une augmentation de 50% en plusieurs phases de la capacité de production des deux usines qui, indique un communiqué de KBR, datent des années 70. La valeur du contrat n’a pas été indiquée. Durant la première phase du projet de mise à niveau, KBR s’attèlera à définir les aspects techniques et identifier les besoins commerciaux de Fertial avant d’octroyer une licence de sa technologie. Le président de KBR Technology, John Derbyshire, s’’est dit convaincu du potentiel commercial de la mise à niveau technologique assurée par la firme va aider Fertial « à atteindre son objectif d’un fonctionnement plus efficace avec une plus grande capacité de production ». KBR, a-t-il ajouté œuvre à renforcer des « relations à long terme avec Fertial SPA. Il s’est déclaré « heureux » de voir sa firme choisie pour la réalisation de la première phase de remise à niveau des usines.
Un objectif de production de 1,8 millions de tonnes
L’annonce de KBR est intervenue le même jour où Jorge Requena, le Directeur Général de Fertial Spa, détenue à 66% par le groupe Grupo Espagnol Villar Mir et à 34% par Asmidal, annonçait, à Alger, un investissement de 250 millions d’euros sur cinq ans pour augmenter les capacités de production. « Le plan d’investissement de Fertial arrêté à l’horizon 2020 prévoit des investissements de 250 millions d’euros entre 2014 et 2018 », a-t-il déclaré dans un point de presse tenu en marge d’une réunion des cadres du groupe. Des investissements destinés à la rénovation et la mise à niveau des usines. Fertial prévoit de passer d’une production de 1,2 millions tonnes actuellement à 1,8 millions de tonnes en 2018. Ces investissements seront financés en fonds propres. En matière d’exportation, Fertial mise sur 1,1 million de tonnes à moyen contre 730.000 tonnes actuellement. Comme s’il s’agissait de répondre aux supputations sur une volonté des autorités algériennes de reprendre la majorité dans Fertial, Requena a fait valoir que le droit de préemption et la règle du 51/49 ont été introduit par la loi de finances complémentaire 2009. En clair, il n’est pas rétroactif. « Nous avons signé le pacte d’actionnaires entre le groupe algérien Asmidal et l’espagnol Villar Mir en 2005 et la nouvelle loi sur les investissements étrangers offrant la majorité du capital à la partie algérienne n’est introduite qu’en 2009 », a fait valoir ce responsable.
Baisse des livraisons de gaz, baisse de production
Selon Requena, Fertial importe 85% de ses matières premières avec un part de 62% sur le marché algérien. Mais les problèmes de Fertial avec l'ARH (autorité de régulation des hydrocarbures) qui a décidé, il y a quelques mois, de réduire les fournitures de gaz reste encore posé. Cette baisse d'approvisionnement en gaz de l'ordre de 30 à 40%. Le directeur des ventes à Fertial, Maazouz Ben Djeddou, a indiqué au cours de la rencontre des cadres organisée au Sofitel que la décision de l'ARH a entrainé un recul moyen mensuel de la production de 55.300 tonnes à 41.600 tonnes. Les discussions entre Sonatrach et Fertial achoppent sur la question du prix du gaz. Sonatrach veut 11 dollars le BTU de gaz avec une ristourne de 10%. Pour les espagnols, sans une ristourne plus importante, l’activité de Fertial ne serait plus rentable.
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