Magazine Cinéma
lundi 11 novembre 2013
Un film en costume dont l’action se déroule au Moyen-âge, ce n’était pas très engageant. Mais Marcel Carné, Prévert et Arletty étaient des bons arguments pour que j’achète le DVD. Et malheureusement, ce film a été à la hauteur de mes premières attentes : décevant. Je n’ai pas retrouvé la poésie de Prévert des « Enfants du Paradis », du « Jour se lève » ou bien encore de « Quai des brumes » ; sauf peut-être à la fin lorsque les cœurs des deux amants transformés en pierre battent encore au grand désespoir du diable.
C’est vrai qu’il n’est pas forcément facile de faire un film ayant un aspect moderne lorsqu’il se passe au Moyen-âge, la palme revenant à « Perceval le Gallois » de Rohmer qui est peut-être une prouesse ou plutôt une expérience mais un peu trop longue à mon goût pour ne pas provoquer l’hilarité. Si la modernité n’est pas dans l’action, les décors, les costumes, le cinéaste souhaitant coller au mieux à la réalité, il faut alors travailler sur la mise en scène et surtout l’image, la lumière, les mouvements de caméra. Mis à part la transformation d’Arletty en femme (ou tout au moins en habit de femme) qui est amusante mais sans plus, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. C’est de l’archi-classique, bien fait mais finalement assez ennuyeux. Là où Murnau, Eisenstein, Fritz Lang, Vertov ont réussi, Marcel Carné a échoué.
En y repensant, il y a quand même un autre moyen non technique de rendre attrayant un film au premier abord désuet, il faut y mettre beaucoup, beaucoup de poésie et là un autre grand poète y a réussi : il s’agit de Cocteau dans « La belle et la bête » que j’ai revu récemment avec un immense plaisir.
Voilà, désolé d’avoir descendu un grand classique du cinéma français mais les monuments sont faits pour être détruits quand leur beauté n’est plus que dans le monumental.