Rappelons aussi cette étude récente, publiée dans PLos One qui montre que les bébés, exposés à la musique dès la 27ème semaine de grossesse, peuvent se rappeler la musique entendue dans l’utérus, avec des représentations neuronales qui vont perdurer pendant plusieurs mois. Une autre étude, publiée dans la revue Developmental Science montrent les bénéfices de la musique dans le développement précoce des petits enfants, avant même l’apprentissage de la marche ou du langage.
Mais ici, l’étude montre le caractère plus que durable de la pratique musicale à l’enfance, qui pourrait même contribuer à repousser le déclin lié à l’âge, et tout particulièrement lorsqu’il s’agit du traitement d’informations sonores par le cerveau. Alors qu’avec le vieillissement, l’interprétation des informations sonores dont la parole, est ralentie, le Pr Nina Kraus de l’Université Northwestern constate, sur 44 adultes en bonne santé, âgés de 55 à 76 ans, que plus les participants ont pratiqué la musique durant leur enfance, plus leur cerveau répond vite à une série de sons. Pour aboutir à ces conclusions, les chercheurs ont mesuré l’activité électrique dans le tronc cérébral, une zone du cerveau qui traite les données sonores et sensorielles, cognitives et liées à la récompense en réponse à ces sons. Bien que n’ayant pas joué depuis 40 ans, les participants qui avaient pratiqué de 4 à 14 ans durant leur jeunesse répondent plus vite et d’environ d’un millième de seconde à la parole.
Un écart qui peut sembler minime mais qui fait la différence dans le fonctionnement du cerveau, hypersensible à la synchronisation, expliquent les auteurs. Des résultats qui confirment, plus largement, que tous les efforts de développement cérébral effectués tôt dans la vie continuent à compter bien plus tard dans la vie. Alors qu’on n’en sait peu sur la manière dont le contexte socio-économique précoce affecte le fonctionnement du cerveau, que les enfants de milieux défavorisés sont, en moyenne, sous-exposés à des environnements linguistiques et cognitifs stimulants et surexposés à la pollution sonore, cette étude traduit également les conséquences de cet appauvrissement sur le fonctionnement du cerveau et appelle à développer des initiatives d’initiation artistique pour ces enfants.
Source: Journal of Neuroscience 30 October 2013, 33(44): 17221-17231; doi: 10.1523/JNEUROSCI.2102-13.2013 The Impoverished Brain: Disparities in Maternal Education Affect the Neural Response to Sound(Visuel © Daisy Daisy – Fotolia.com)
ÉVEIL: La musique bénéfique au cerveau des bébés -