"Live" : Retour à terre, je suis maintenant en Indonésie !

Publié le 11 novembre 2013 par Jacquesroad
Petit résumé des derniers mois...
Au départ de Nouvelle-Zélande
Le 14 avril, Max et moi rejoignons Eleandro à Whangarei, pour l'aider à faire quelques petits travaux sur son voilier, Mahina, un très beau monocoque de 37 pieds, un style classique de 1975. Max, venu passer 3 mois de vacances en Nouvelle Zélande a repoussé son retour à une date indéterminée... Durant presque un mois, nous travaillons 12 heures par jour à la rénovation annuelle du bateau, partageant ainsi la vie d'un petit chantier naval, chacun préparant son embarcation pour la prochaine saison. Samedi 11 mai, nous partons tous les trois ensemble de Nouvelle Zélande, pour faire un nouveau tour dans le Pacifique, en commençant par les îles Fidji.
Retour aux Iles Fidji
Après 10 jours de traversée, nous arrivons le 25 mai aux Fidji. Les premiers jours en mer ont été sous l'influence d'un air froid venu d’Antarctique, mais 2200 kilomètres plus au nord, nous avons maintenant rejoint la chaleur des tropiques. Une sérieuse transition et, en chemin, nous avons vraiment eu tous les temps, passant du calme plat avec pétole, à une mer houleuse avec des creux de trois mètres et des pointes de vents à 30 nœuds, du ciel bleu pur aux orages plein d’éclairs, avant de retrouver, à partir du 25ème degré de latitude sud, l’agréable navigation qu'offrent les Alizés. La pêche a été au rendez-vous : thon, dorade et barracuda... de quoi varier les menus à chaque repas. L'ambiance à bord a été excellente. Et Max, dont c’était la première expérience en haute mer, s'est senti comme un poisson dans l'eau ! Nous restons une dizaine de jours à Suva, l'horrible capitale, polluée, bruyante et pluvieuse, car nous avons encore un peu de travail à faire à bord. Pour moi, c'est un retour aux Fidji, me retrouvant exactement au même mouillage que six mois auparavant. Je tourne en rond ou quoi ? Non, mais c'est pas si simple quand on essaie de voyager en suivant le vent... Nous faisons ensuite le tour de l’île par le nord pour nous rendre par la côte ouest dans l'Archipel de Mamanuca. Au programme : kite-surf et snorkeling dans les eaux turquoises des barrières de corail. De retour à Nadi sur l’île principale, Max et moi allons passer deux jours à terre. Sur un marché, nous rencontrons Mauriciana, qui nous invite à venir passer deux jours chez elle. Elle habite Navalla, un petit village perdu dans la montagne. Le mode de vie est ici très traditionnel : les 132 habitations qui composent le hameau sont exclusivement des bure, huttes traditionnelles en paille, sans eau courante ni électricité, dont les sols en terre battue sont recouverts de nattes. A la tombée de la nuit, une trentaine d'habitants se retrouvent dans une même hutte pour prendre ensemble le cava, jus d'une plante aux effets relaxants. Le soir de notre arrivée, Bill, le mari de notre hôte, dit une prière spéciale pour fêter le jour anniversaire des trois années que je viens de passer sur la route. Je ne sais pas si l'effet des prières a été concluant mais, à peine sommes nous de retour à bord de Mahina, Eleandro, Max et moi décidons de nous séparer. Après six mois passés 24 heures sur 24 ensemble, Eleandro a besoin de retrouver l'espace de son bateau, moi d'avancer mon voyage plus rapidement et Max a besoin d'air. Le 7 juillet, nous nous quittons finalement presque un peu tristes de notre décision. Mais le voyage est ainsi fait, toujours en mouvement et dans l'instant présent, avec de belles rencontres et des au revoir émouvants.
Nouvelle Calédonie Bis
Samedi 13 juillet, Max et moi prenons un avion pour la Nouvelle Calédonie dans l'espoir d'y trouver un nouvel embarquement. Ici, on est en plein hiver ! Il fait gris et les températures sont très fraîches. Mais manger du bon fromage français nous réchauffe vite le cœur. A peine arrivés à Nouméa, nous retrouvons quelques amis tels que Jean-François et Betina, Pierre et Véronique, avec qui j'ai navigué l'an dernier. Nous faisons également la connaissance de Yves, qui voyage autour du monde depuis huit ans. Le 21 juillet, nous reprenons la mer avec lui, à bord de Mora Mora, son monocoque de 34 pieds. Nous faisons escale à l'Ilôt Maitre et dans la baie de Prony, avant d'atteindre Lifou dans les Iles Loyauté, où nous passons une très agréable semaine en compagnie de Cristina et Aurélie, deux femmes qui naviguent en solo avec leurs enfants. Et oui, il en existe et ça change des habituels marins solitaires !
Le Nord du Vanuatu
Nous mettons ensuite le cap sur Port Vila au Vanuatu, où nous arrivons le dimanche 4 août. Nous passons quelques semaines dans le nord de l'archipel sur les îles de Efate, Epi, Malekula, Espirito Santo. Nous découvrons quelques endroits vraiment beaux et sauvages. Partout les Vanuatais nous accueillent avec énormément de sympathie. Des gens bien attachants. L'un de mes endroits préférés du Pacifique. Ce deuxième séjour au Vanuatu me laisse une nouvelle fois un goût de trop peu.
Dernière traversée jusqu'au Timor Oriental
Le 2 septembre, Mora Mora prends la direction de l'Indonésie, via le détroit de Torres. Au bout de la Mer de Corail nous sommes pris par un bon coup de vent de 48 heures. Une déferlante noie le pont sous plus d'un mètre d'eau emportant avec elle tout ce que nous avions encore dehors, moi compris si je ne m'étais cramponné à temps ! Puis en mer d'Arafura, suivent deux semaines de calmes plats. Et enfin, en mer de Timor, les courants sont contre nous ! Mais finalement, après 28 jours de mer sans escale, nous arrivons à Dili, capitale du Timor Oriental. Yves va bientôt continuer sa route en solitaire vers Singapour.
Arrivee en Indonesie
Max et moi, après trois jours passés à l'ambassade d’Indonésie pour obtenir un visa, continuons notre route à terre. Après 12 heures de rodéo-minibus conduit par un émule d'Ari Vatanen, nous atteignons Kupang, dans la partie indonésienne de l’île. Jeudi 10 octobre, nous partons sur un petit ilot pres de Pulau Alor, a l'extremite orientale des Petites Iles de La Sonde. C'est la derniere semaine de voyage de Max avant son  retour en France. La Petite Kepa, une jolie pension tenue par un couple de Francais tres sympatique, est le lieu ideal pour nous remettre de ces derniers mois de voyage non-stop. Le programme est simple : farniente, snorkeling et plongee-bouteille.
Nusa Tenggara (Petites Iles de La Sonde)...
Apres le depart de Max, je reprends ma route vers l'ouest a bord de petits ferrys locaux. Je me retrouve soudainement immerge dans l'Indonesie profonde, sans aucun touriste, ni meme souvent aucun anglophones et je dois pratiquer, un dico a la main, mon meilleur bahasa indonesia pour me faire comprendre. A Pantar, je gravis les pentes du volcan actif Sirung Gunung, avant de reprendre un petit bateau de marchandises pour Lambata. J'ai la chance d'y arriver le jour de Kacang, la fete annuelle des cacahouettes d'un hammeau ancestral, situe sur les pentes du volcan Ili Api. En plus, c'est le 500eme anniversaire de la petite communaute : les ceremonies animistes et danses traditionnelles se succedent. Je suis le seul occidental present, hormis une Americaine, architecte et anthropologue vivant en Indonesie depuis 30 ans, qui me sert d'interprete et m'aide a comprendre la signification des differents rites. Je suis recu dans la hutte des ancetres de mon ami Achan, partageant trois jours durant la vie de sa famille. Je pars ensuite a Lamalera, au sud de Lambata, dans l'un des derniers villages au monde ou l'on chasse encore la baleine... au harpon ! Cette communaute a une autorisation speciale pour pratiquer cette peche traditionnelle a haut risque, les prises annuelles n'arrivant jamais a depasser la dixaine, soit a peine plus que le nombre de pecheurs faisant naufrage ! Apres Lambata, je regagne Flores, ou la presence de touristes commence a devenir un petit peu plus importante a mesure ou j'avance vers l'ouest : lacs volcaniques turquoises du Kelimutu, villages animistes des montagnes du pays des Ngadas. Apres la fraicheur des montagnes et presque 700 kilometres de traversee de l'ile en mini-bus locaux bondes sur des routes cahotiques, je retrouve finalement la chaleur caniculaire de la cote a Labuanbajo, bourgade situee a l'extremite occidentale de Flores. Demain, je vais aller plonger pres de Komodo, ou j'espere voir quelques grands specimens de requins et autres raies manta geantes. Le jour suivant je continuerai en bateau via le jardin coralien de Rinca, Komodo et ses fameux dragons, Sumbawa et les petits ilots paradisiaques de Gili, avant d'atteindre Lombok en debut de semaine prochaine. Dans cette partie touristique des Petites Iles de la Sonde, c'est soudain un peu comme des vacances au milieu de mon long voyage autour du monde...
PS : J’essaierai d'actualiser un peu plus ce blog avec des photos quand je serai à Bali car ici les connections ne sont vraiment pas terribles.
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