"Un village qui les accueille avec douceur". Quand j'entends ça je suis sidéré, bouleversé, il y a donc de la place pour de l'humanité, quelque part dans ce bas-monde, dans un tout petit village de rien, une peanut de village de rien, un confetti de village dans notre vaste monde.
Ces gens me font du bien. Ces gens : réfugiés, villageois confondus, autorité administrative intelligente, ce vieux qui chante en fin de reportage, avec sa bouche de guingois pauvre de dents mais pas de paroles de paix, de bienvenue. Pas de Ligue du Nord, l'équivalent du Front National italien, là-bas à Acquaformosa, mais des bras tendus et des sourires. On n'est pourtant pas au royaume des Bisounours italiens à Acquaformosa, réalité prise de plein fouet, faut de l'argent, une volonté politique, de l'emploi. Tout se fait ou se fera avec des paroles de paix, des bras tendus et des sourires. Des moyens matériels bien entendu. Tout se fait si on veut le faire.
A Mayotte, département français dont on ne parle jamais en France, on meurt et on se noie comme au large de Lampedusa. Centaines de morts dans le bras de mer qui relie Mayotte à Anjouan (Comores). Mayotte c'est loin, c'est caché. Mayotte c'est l'indifférence. Mayotte c'est une maladie honteuse. Mayotte c'est deux cent mille habitants : confetti (comme Acquaformosa) paumé dans le canal du Mozambique. Mayotte c'est cent mille clandestins, la moitié de la population. Où trouver un Acquaformosa pour les clandestins de Mayotte ? Pour ceux - les autres - de Lampedusa ? Pourquoi ne pas proposer Acquaformosa et son incroyable mairie, le merveilleux maire d'Acquaformosa, comme futur prix Nobel de la paix ?
Histoire de donner des idées à des centaines d'autres villages qui pourraient être d'accueil. Histoire de réveiller les consciences figées des dirigeants européens. Hé Ho !!!! Hollande, Merkel, les autres !!!! Hé Ho !!! Vous allez vous bouger le cul ?