Dans un récent communiqué de la très emblématique compagnie RYANAIR, son Directeur Général, Michael O’Leary, admet que la pression sur les tarifs et les rendements impactent ses résultats pour le second semestre 2013. A cette annonce, des médias et non des moindres pour ne citer que Le Monde ou le Figaro, parlent de résultats dans le rouge, de trou d’air, de zones de turbulences et voient en cette situation inédite pour la compagnie, un véritable désaveu du business model lowcost.
La plus grande compagnie européenne en terme de passagers ( 80 millions), championne du cost killer, est en train de revoir sérieusement sa politique du traitement des passagers pour essayer de regagner leur sympathie. Car, le moins que l’on puisse dire, est qu’aujourd’hui, c’est aussi la compagnie la plus contraignante en terme de confort, de services et de disponibilité envers ses passagers.
Face à sa principale concurrente, EASYJET, qui a su s’attirer la sympathie des passagers en offrant des prestations de qualité sans pour autant casser les prix, Ryanair aujourd’hui lâche du lest au niveau des bagages, de l’enregistrement, des cartes d’embarquement et il n’est plus question de faire payer les toilettes ou de faire voyager les passagers debout. La compagnie est obligée de revenir à un niveau de prestations acceptable par ses passagers qui de plus en plus privilégient la qualité au prix, sachant qu’au final, le prix annoncé est un leurre et qu’il va falloir débourser pour toutes les prestations annexes qui devraient faire partie du forfait.
Au Maroc, où la compagnie Irlandaise dispose aujourd’hui de deux bases à Marrakech et Fez avec 3 avions après moult tractations avec l’ONDA et l’ONMT, EasyJet est en train de lui passer devant cet hivers en augmentant le nombre des ses rotations au départ de France et du Royaume Uni brisant ainsi sa suprématie.
Serait ce la fin de ce modèle? La réponse est non, car il est aujourd’hui bien ancré, mais il aura besoin de s’adapter à une demande de plus en plus exigeante et en matière d’aérien, ce qui prime est d’abords la sécurité, puis la ponctualité, puis la plage horaire, puis le confort et enfin l’accessibilité. Il est vrai que le prix peut paraitre déterminant, mais aujourd’hui les passagers ont la possibilité de comparer et surtout de donner leur avis. Le site Tripadvisor a dressé une liste de compagnies aériennes notées par les utilisateurs et à ce jour, la compagnie qui semble la mieux placée serait British Airways avec plus de 1400 notation et 70% de recommandations, devant EasyJet avec 1042 notations et 75% de recommandations et Ryanair avec 1374 notations et 53% de recommandations. Je vous laisse le soin d’aller vérifier ce que pensent les usagers des autres compagnies aériennes.
Ces différents outils que sont les comparateurs et les sites d’avis, ajoutés aux différents forum existant sur le net, influencent la décision finale des passagers sauf dans le cas où ils n’ont pas d’autres alternatives pour voyager que la compagnie X qui dessert point à point une destination et le risque serait de zapper de destination si la compagnie ne répond pas aux critères de sélection.
Nous savons tous aujourd’hui que certaines nationalités ne voyagent qu’avec leurs compagnies et ne font pas confiance aux pavillons étrangers. Celles qui se hasardent à les desservir, déchantent rapidement. Reste la clientèle ethnique qui est bien contente de trouver des vols à bas prix et n’est pas très regardante, et là, ce n’est plus des touristes au sens consommateurs de prestations touristiques……
Certes les compagnies lowcost ont joué un rôle important en développant une capacité aérienne additionnelle , mais cela au détriment des charters et des compagnies régulières. Cela a eu un effet immédiat sur la durée du séjour, mais également sur la qualité de voyageurs surtout en ce qui concerne le segment de la clientèle à haute contribution qui recherche un certain standing dans le confort et dans le service.
Dans les CPR des différents territoires touristiques, le volet aérien doit être abordé de manière pragmatique et en corrélation avec le produit que nous ambitionnons de mettre en place pour nous positionner dans les 20 premières destinations mondiales.