Une propension, hélas, générale des sociétés modernes, toujours inquiètes des méfaits de l’énigmatique liberté du sujet et davantage préoccupées par la définition d’un cadre normatif, socialement – voire politiquement – apaisant. Les évolutions psychologisantes des sciences n’y échappent pas non plus, elles qui remplacent les pulsions par une théorie de la motivation, l’inconscient par des circuits neuronaux, la prise de conscience par le traitement de l’information et le surmoi par la pression sociale. Au désir pulsionnel de chaque individu se substituent désormais la mesure comptable, la quantification rationnelle, à l’image des "troubles de l’hyper-sexualité" entrés dans le dernier Manuel Statistique et Diagnostique (DSM 5), prélude à la reconnaissance des addictions sexuelles. Comme pour le poisson dans une ancienne publicité de la télévision, "pas plus de deux fois par semaine"!
L’esprit de cette loi rejoint paradoxalement celles et ceux qui, manifestant contre le mariage pour tous, visaient à réduire illusoirement la sexualité au seul domaine de la procréation et ne reconnaissaient pas cette "sexualité élargie", débordant à jamais la seule génitalité reproductrice adulte, ne serait-ce qu’en raison du primat imposé par le sexuel infantile et polymorphe.
Mais l’inconscient humain se joue déjà de ce futur texte prescriptif: mettant à l’index pénal la rétribution en numéraire du "service", il ne fait qu’éclairer davantage l’analité psychique du rapport entre l’argent et le sexe sous un de ses multiples travestissements. Ainsi que le rapport asymétrique remémorant le "flirt" séducteur originel: tels les créanciers de l'imprescriptible dette maternelle d'autres eux-mêmes à recouvrer dans l’urgence, le paiement, diraient les chauffeurs de taxi, devient le "prix de la course". Prévu pour la fin du mois de novembre, le vote d’une loi sur la "pénalisation du client", outre l...