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Raphaël Zarka 16 novembre 2013 au 16 février 2014
Commissariat : Hélène Audiffren
Sculpteur, photographe et vidéaste, Raphaël Zarka explore l’histoire des formes tel un collectionneur, sociologue ou archéologue, pour en montrer la permanence. Il construit un univers comme un immense cabinet de curiosités où la récurrence des formes dans la culture et l’histoire de l’art reste le point central de sa réflexion. L’exposition à Sérignan va se développer autour de deux formes omniprésentes dans son travail, sur les deux niveaux du musée : le rhombicuboctaèdre et les prismatiques.
Son travail mené depuis plusieurs années autour du rhombicuboctaèdre a débuté par la découverte de deux objets à la forme géométrique, complexe et énigmatique, abandonnés dans le paysage dans le sud de la France, à quelques kilomètres du musée. Ces polyèdres, éléments d’ouvrages en béton au bord de la route, deviendront la source d’une recherche effrénée d’objets et d’images reprenant ces mêmes lignes. Cet objet l’a mené dans une étude formelle du rhombicuboctaèdre qu’il retrouvera au cœur des dessins de Léonard de Vinci, dans l’œuvre de « La Divine Proportion » de Luca Pacioli ou encore dans l’architecture de la Bibliothèque nationale de Minsk en Biélorussie, qui est le plus grand rhombicuboctaèdre au monde. Ce sont toutes les formes hétérogènes issues de cette grande enquête qui seront agencées dans l’exposition. La préparation de cette exposition a d’ailleurs permis d’identifier l’usage premier de ces formes abandonnées : des structures artificielles destinées à être immergées afin de reconstituer des récifs sous-marins.
Alerte Météo 4, ce sont des choses qui arrivent…
Diplômés 2013 des écoles d’art du Languedoc-Roussillon.Avec Lorraine Balbo, Sarah Barré, Adrien Blondel, Maxime Boutin, Mona Costa, Camille Guibert, Pascale Hinault, Edouard Lécuyer, Jérémy Lopez, Wei Miao, Marilina Prigent, Nina Roussière, Laura Samé, Rosita Taurone, Xiaoye Wu, Dan Yuan
Commissariat: Karine Vonna Zurcher.
Si c’était une histoire, ce serait celle d’une exposition à voir juste avant l’accrochage ou juste après le décrochage des œuvres. On pourrait d’ailleurs se poser deux ou trois questions : sommes-nous réellement, dans cette salle en partie ensablée, dans un espace-temps d’exposition ? Aurions-nous échoué sur l’esquisse d’une plage, au même titre que des tas d’autres choses, sans titre ou sans emploi, que l’on pourrait facilement confondre ici, au musée, avec des objets d’art ? Qui sait ? Le fait est que rien n’est accroché aux murs de ce white cube. Exceptés le début et la fin d’un seul et même toboggan qui s’amusent à jouer les passe-murailles, et cet étrange objet volant qui tient de la méduse et du cerf-volant, tout le reste est au sol, gisant, comme rapporté, déposé par la mer. Il y a là, dans le désordre, toute une hétéroclite collection d’objets plus ou moins désœuvrés : une bouteille contenant un billet de banque, un plâtre dans un sac poubelle, un moine jaune, un cerceau rouge, une chaise ready-made, un cadre sans emploi, une télé vintage, un rouleau de papier kraft, de jeunes pousses de gazon dans de vieux bas nylon, deux ou trois origamis en papier, de vieilles fripes roulées en boule, quelques fragiles parchemins d’argile, un bloc de béton sur un socle d’œufs frais, des toiles blanches attaquées par un début de moisissure cryptogamique, une série de cubes évidés dont il ne reste que les arêtes rouillées, etc. Autant d’objets qui semblent ici déplacés, loin de leur fonction première, de leur valeur d’usage initiale. Les matériaux convoqués par la plupart des jeunes diplômés des écoles d’art de Nîmes et Montpellier peuvent faire penser à ceux de l’Arte Povera – polyane, béton, verre, bois, papier, argile, sable, tissu, plâtre, ferraille… – sauf qu’ils ne sont plus idéologiquement chargés. Ils font juste partie de la gamme infinie des matières et matériaux ordinaires, bruts et/ou manufacturés, déjà là, disponibles ou récupérables. Ils sont neufs ou déjà usagés ou déjà recyclés. Ils sont prêts à l’emploi. Lire la suite…
MRAC, 146, avenue de la plage – BP 4 – 34 410 Sérignan. Tél : 04 67 32 33 05